Le Temps-Agences - Après plus d'un mois de tractations, un accord a été trouvé sur la répartition des ministères au sein du gouvernement libanais de coalition que dirigera Saâd Hariri. Le président du parlement Nabih Berri a annoncé la nouvelle hier, en précisant qu'il ne restait plus qu'à nommer les ministres. L'affaire de "quelques" jours, a-t-il ajouté. Désigné fin juin comme Premier ministre par le président Michel Souleïmane, Saâd Hariri avait affirmé sa détermination à former un gouvernement d'union nationale allant au-delà de l'Alliance du 14-Mars qu'il a menée à la victoire aux élections législatives du 7 juin. Il souhaitait faire entrer dans son équipe des membres du Hezbollah chiite et ses alliés chrétiens partisans de Michel Aoun. "Le processus politique concernant la formation du gouvernement (...) on peut confirmer qu'il est terminé", a déclaré Nabih Berri aux journalistes après un entretien avec le chef de l'Etat libanais. L'équilibre des forces au sein de la future équipe gouvernementale constituait le principal problème à résoudre. Selon un haut responsable politique, les différentes parties ont convenu d'un cabinet de 30 ministres dans lequel Saâd Hariri ne disposera pas d'une majorité, mais où le Hezbollah et ses alliés n'auront pas de droit de veto. Rôle crucial du Président Selon cette source, les partisans du Premier ministre auront 15 portefeuilles, le Hezbollah et ses amis 10 - soit un de moins que le nombre donnant le droit de veto - et le président libanais nommera cinq ministres, disposant ainsi d'un rôle crucial dans la bonne marche du gouvernement. Parmi les cinq ministres "présidentiels", un devra être un chiite approuvé par le Hezbollah et son allié, le mouvement chiite Amal. Le chef de l'Etat libanais choisira notamment les détenteurs des portefeuilles de la Défense et de l'Intérieur. Bien que sa coalition, qui a les faveurs de Ryad et de Washington, dispose d'une majorité suffisante au parlement, Saâd Hariri a souhaité obtenir l'appui de ses puissants rivaux soutenus par la Syrie afin d'assurer la stabilité de son futur gouvernement. Au lendemain des élections, il a proposé d'ouvrir un nouveau chapitre et de mettre entre parenthèses l'épineuse question du désarmement du Hezbollah. Le Hezbollah combat les forces israéliennes depuis le début des années 1980. Il a livré en 2006 une guerre de 34 jours à Israël au cours de laquelle 1.200 personnes ont été tuées au Liban et 160 en Israël.