Le Temps-Agences - L'élection d'un nouveau président par le Parlement libanais a été reportée au 11 décembre, a annoncé hier le président du parlement Nabih Berri dans un communiqué. Cette décision était attendue, aucun accord n'ayant pu être conclu entre la coalition antisyrienne au pouvoir et l'opposition soutenue par Damas sur les amendements à apporter à la Constitution pour permettre l'élection du candidat de consensus Michel Souleïmane. Berri, l'un des dirigeants de l'opposition, a annoncé le nouveau report dans un communiqué lu en son nom aux députés réunis dans le bâtiment de l'Assemblée placé sous haute surveillance, après une rencontre avec le chef de la majorité Saâd Hariri. La prochaine séance du Parlement est fixée à mardi midi (11h00 HT). Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, présent à Beyrouth, s'est dit "plus qu'à moitié optimiste" sur les chances de parvenir à un accord entre les deux parties. "Il y a toujours un petit risque d'échec mais j'ai le sentiment du devoir accompli", a-t-il ajouté. S'adressant à la presse peu avant de quitter la ville, il a estimé que les obstacles étaient en train d'être surmontés, mais a appelé le chef de l'opposition chrétienne Michel Aoun à faire davantage de concessions. L'élection du successeur d'Emile Lahoud a déjà été repoussée six fois depuis la première tentative, le 25 septembre. "Les choses évoluent dans la bonne direction, mais il faut plus de temps", a indiqué une source politique, ajoutant qu'il y aurait de nouveaux contacts entre les deux camps rivaux durant la journée. Le vote ne pourra avoir lieu que si la majorité et l'opposition s'accordent pour former un quorum des deux tiers à l'assemblée, qu'aucun des deux groupes ne peut rassembler seul. L'une des conditions posées par le chef de l'opposition chrétienne Michel Aoun, allié du Hezbollah, constitue l'un des principaux obstacles à l'élection de Souleïmane, ont affirmé des sources politiques. Aoun souhaite notamment que le prochain Premier ministre soit une personnalité neutre, alors que le reste de l'opposition avait donné son accord à la nomination d'un candidat de la majorité. De plus, Aoun demande un nombre de postes ministériels équivalent à la taille de son bloc parlementaire. Les deux camps ne s'accordent pas sur la façon dont il convient d'amender la Constitution, qui empêche les candidatures de hauts fonctionnaires à la présidence. La majorité souhaite que l'amendement soit validé par le gouvernement de Fouad Siniora, dont l'opposition nie la légitimité.