BEYROUTH, 11 mai 2011(TAP) - Les dirigeants libanais intensifient leurs efforts en vue de la formation d'un gouvernement après avoir buté pendant près de quatre mois sur les attributions de portefeuilles. Le Premier ministre désigné, Najib Mikati, a rencontré mercredi, pour la troisième fois cette semaine, le président Michel Suleïman afin de tenter de parvenir à un compromis sur le poste de Premier ministre. Le gouvernement de coalition dirigé par Saad Hariri est tombé en janvier à la suite de la défection des ministres du Hezbollah et de leurs alliés. Ce retrait faisait suite à un désaccord sur le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) enquêtant sur l'assassinat en 2005 de l'ancien premeir ministre Rafic Hariri. Des conseillers politiques des dirigeants des partis chiites Hezbollah et Amal ont vu Mikati cette semaine. Selon certaines sources, le Premier ministre désigné devait rencontrer mercredi des représentants du Hezbollah et de ses alliés chiites, chrétiens et druzes qui devraient faire partie du gouvernement. Mais la formation du gouvernement bute sur le poste de ministre de l'Intérieur que le président Suleïman et le dirigeant chrétien Michel Aoun revendiquent tous deux pour l'un de leurs partisans. Selon des sources libanaises autorisées, la rencontre entre Mikati et Suleïman pourrait être décisive. Suleïman s'est aussi entretenu avec le président du Parlement Nabih Berri. L'une des principales tâches du gouvernement sera de définir une position commune face aux inculpations qui devraient être prononcées cette année par le TSL et qui devraient concerner des membres du Hezbollah. Le Premier ministre désigné n'a aucun délai fixé pour former un gouvernement, mais le vide politique a pesé sur l'économie. La croissance prévue pour cette année a été ramenée de 5pc à 2,5pc. Le ministre des Finances par interim, Raya al Hassan, a dit que l'Etat pourrait être incapable d'honorer certaines dépenses, notamment le paiement des salaires des fonctionnaires. Les divisions politiques ont bloqué le budget 2010 au parlement, empêchant le gouvernement de débloquer une enveloppe de deux milliards de dollars destinée à des projets urgents d'infrastructure. Le projet de budget pour 2011 est bloqué.