Le PIB japonais s'est accru de 0,9% lors du trimestre d'avril à juin par rapport au premier, ce qui marque sa première croissance en cinq trimestres, mais selon les analystes, une reprise durable est encore lointaine. Le Japon n'en est pas moins l'un des premiers pays du G7 à être sorti de la récession, avec la France et l'Allemagne, après la crise financière mondiale. Par rapport à l'année précédente, la hausse du PIB atteint 3,7%, notamment grâce à la reprise des exportations et de la consommation, sous l'effet des aides gouvernementales. Ces bons résultats sont légèrement inférieurs aux attentes des analystes, qui tablaient sur une hausse de 1,0% d'un trimestre sur l'autre et de 3,9% d'une année sur l'autre. En comparaison, la contraction du PIB lors des deux précédents trimestres s'est finalement établie à 3,1% et 3,5%. Selon leurs prévisions rassemblées dans une enquête Reuters, le PIB japonais devrait croître de 0,4% au troisième trimestre 2009 par rapport au deuxième, puis de 0,5% lors du quatrième. Les économistes préviennent que cette reprise risque de s'atténuer d'ici la fin de l'année lorsque les aides publiques prendront fin d'autant que le marché de l'emploi continue de se détériorer. "Les chiffres d'aujourd'hui doivent beaucoup aux plans de relance mis en oeuvre au Japon et à l'étranger, l'économie du Japon est loin d'être en mesure de se soutenir d'elle même", estime Kyohei Morita, chef économiste de Barclays Capital. "Le niveau de croissance de juillet à septembre devrait être semblable à celui d'avril-juin et le rythme de la croissance devrait quant à lui ralentir dès que les mesures de soutien cesseront de produire leurs effets." Un phénomène de restockage n'est pas à exclure durant le troisième trimestre ce qui devrait se traduire par une hausse de la production mais pas forcément par une progression des investissements. Les économistes soulignent que l'utilisation des capacités industrielles plafonne à 70%. La période d'avril la juin n'a pas permis à l'archipel de renouer avec une hausse de ses investissements qui ont connu un cinquième trimestre de contraction consécutif.