Le Temps-Agences - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a convenu hier à Londres avec l'émissaire américain George Mitchell de la nécessité de "négociations constructives" avec les Palestiniens, sans faire état de progrès sur le thème épineux de la colonisation. Les discussions entre de hauts responsables israéliens et américains pour relancer le processus de paix reprendront la semaine prochaine aux Etats-Unis, ont précisé Netanyahu et Mitchell dans un communiqué commun publié à l'issue d'une rencontre de quatre heures dans la matinée. "Il est nécessaire de commencer des négociations constructives entre Israël et les Palestiniens pour avancer vers un accord de paix régional", ont-ils déclaré dans ce communiqué, appelant toutes les parties à "prendre les mesures pratiques permettant de faire progresser la paix". Netanyahu a ensuite quitté Londres pour Berlin, où il poursuit sa tournée européenne en s'entretenant aujourd'hui avec la chancelière allemande Angela Merkel. L'entretien Netanyahu/Mitchell est intervenu à un moment de crispation entre les alliés américain et israélien. Washington, soutenu par les grands pays européens, voit dans le gel total de la colonisation le préalable à une reprise des négociations de paix, suspendues fin 2008. Ecartelé entre les attentes de la communauté internationale et les exigences des composantes les plus intransigeantes de sa coalition gouvernementale de droite, Netanyahu cherche à s'accorder un peu de répit. Au cours d'un point presse mardi, il avait insisté sur le fait que "la question des colonies est un problème, mais le principal problème est le refus (des Palestiniens) de reconnaître en Israël un Etat juif". Le Premier ministre israélien espérait que son entretien avec M. Mitchell permettrait de mettre un terme à la querelle avec Washington, et conduirait à une relance des pourparlers de paix "d'ici à la fin septembre". Mais un haut responsable israélien avait prévenu que la rencontre déboucherait probablement sur "quelques progrès, mais pas de percée". Les responsables israéliens et américains jugent possible une rencontre entre Obama, Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas à New York en septembre, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, pour marquer la reprise des négociations de paix. Netanyahu refuse de transiger sur Al Qods-est. Il exige d'autre part des garanties pour les quelque 500.000 colons. Le quotidien britannique The Guardian a toutefois rapporté mercredi qu'Israël serait en passe d'accepter un gel partiel de la colonisation, en échange de sanctions internationales renforcées contre l'Iran concernant son programme nucléaire.