Dans plusieurs pays d'Europe, la liste des fournitures scolaires est remise aux élèves à la fin de chaque année scolaire, permettant ainsi aux parents de se procurer les besoins de leurs enfants dès les vacances pour éviter les bousculades de la veille de la rentrée, d'autant plus que ces fournitures sont disponibles dès le premier mois des vacances d'été dans les librairies et les grandes surfaces. Ces listes délivrées aux élèves à la fin de chaque année sont arrêtées d'un commun accord entre l'administration et les enseignants, de sorte que tous les élèves d'un même niveau ou d'une même section auront la même liste mentionnant les mêmes fournitures et matériels nécessaires ; et ainsi, tous les élèves arriveront dès le premier jour munis de leurs affaires, de sorte que les cours commencent le jour même de la rentrée. Cette pratique n'est pas commode chez nous, car il faut attendre la rentrée pour avoir les listes qui sont d'ailleurs longues et ouvertes. Cependant, malgré la baisse du coût de certaines fournitures scolaires pratiquée dans les librairies, la rentrée scolaire reste encore trop chère pour un ménage de bourse moyenne et comptant trois ou quatre enfants scolarisés. Chez nous, les choses se passent autrement. Il est vrai que la liste officielle des manuels scolaires est communiquée aux élèves avec les bulletins des notes de fin d'année. Chaque élève reçoit par voie postale son bulletin muni de la liste des manuels relatifs à son niveau. Cette formule, d'usage depuis des années, permet aux parents d'acheter ces manuels pendant les vacances en attendant les autres listes de fournitures scolaires qui ne sont délivrées qu'à la rentrée. La distribution de ces listes pourrait s'étaler sur toute la première semaine, au fur et à mesure que les profs prennent contact avec leurs classes selon l'emploi du temps attribué à chacun. Après quoi, il faut attendre encore une semaine pour que tous les élèves apportent toutes leurs fournitures ; ce qui pourrait constituer une perte de temps considérable pour le bon déroulement des cours qui, officiellement, doivent commencer le premier jour de la rentrée. " C'est vrai, nous a confirmé un prof, on remarque que même dix jours après la rentrée certains élèves arrivent sans fournitures, on ne voit que des feuilles volantes ! Ce qui entrave la bonne marche des cours ! " D'autre part, l'élève d'un collège ou d'un lycée qui a au moins dix matières à étudier aura autant de listes de fournitures scolaires dont la quantité et la qualité exigée diffèrent d'un prof à l'autre. Malgré l'existence d'une circulaire ministérielle exhortant les enseignants à ne demander aux élèves que le strict minimum et surtout à ne pas les obliger d'acheter de fournitures et de matériel de qualité supérieure et à prix élevé pour préserver le pouvoir d'achat des parents, certains enseignants exigent encore de leurs élèves certains critères quant au choix des cahiers, des classeurs, des stylos, des protège-cahiers et du matériel de dessin (règles, compas...) Si certains parents sans problème financier parviennent à subvenir aux besoins de leurs enfants quelle que soit la qualité exigée par les profs, d'autres ne sont même pas capables de leur fournir juste le nécessaire. L'absence d'une liste commune de fournitures et matériels scolaires, dûment préparée d'avance entre les profs d'une même matière et d'un même niveau devient ainsi souhaitable comme il est d'usage dans plusieurs pays même les plus nantis. " L'idée d'une liste commune des fournitures est très pratique à mon avis, mais encore faut-il s'entendre entre les profs et dès la fin de l'année ! Ainsi, on pourrait gagner beaucoup de temps et éviter d'attendre le début de l'année pour donner les listes aux élèves. Mais cela doit se faire dans le cadre du conseil de l'établissement et en collaboration de tous les acteurs scolaires ; mais nous n'avons pas encore cette tradition ! ", nous a expliqué un autre enseignant. Des fournitures très chères La cherté des fournitures scolaires chez nous est évidente. A part les cahiers de qualité normale qui sont subventionnés par l'Etat, tout le reste du matériel, qu'il soit fabriqué en Tunisie ou importé, affiche des prix exorbitants. Il existe sur le marché toutes les gammes de produits destinés à l'école dont les prix sont variables selon la qualité, la matière et l'esthétique de l'article proposé. A commencer par les cartables et les sacs à dos dont le prix varie de 15 à 35 dinars mais dépasse les 50 dinars s'il s'agit d'un produit importé. Quant aux cahiers, ils sont plus chers que les livres. Quand on veut acheter un cahier de qualité supérieure pour être sûr que ses feuilles résistent jusqu'à la fin de l'année, il faut payer entre 3d, 500 et 7d, 500 pour l'unité suivant le volume et la qualité. Les stylos à bille présentent une fourchette de prix qui se situe entre 250 millimes et 1500 millimes selon la marque. Les stylos à encre affichent des prix inabordables allant jusqu'à 12 dinars l'unité. " On n'a pas le choix, nous a déclaré un parent, on est obligé d'acheter des articles de qualité moyenne ; mais comme nos enfants ne prennent pas soin de leurs affaires, nous sommes obligés d'acheter deux ou trois fois le même article en cours d'année. A quoi bon servir d'acheter une gomme à 1d, 200, alors qu'il en existe à 300 millimes seulement, ou un compas à 10 dinars alors qu'il y en a d'autres de qualité moyenne et moins chers ? " Mais les enfants ont des caprices là-dessus, ils optent généralement pour des produits très chers, histoire de se vanter devant leurs camarades ; ils préfèrent des classeurs aux cahiers, des cahiers à spirales aux cahiers normaux, des sacs à dos aux simples cartables, des stylos signés aux stylos ordinaires et même pour la tenue de sport, ils ne se contentent plus de simples chaussures de sport, de short ou de survêtement ; mais ils sont plutôt tentés par les produits de marque et du dernier cri. Hechmi KHALLADI ----------------------------------------------- Des fournitures scolaires nocives ? A l'occasion de chaque rentrée scolaire, des vendeurs occasionnels s'implantent partout, sur les trottoirs et dans les marchés populaires et les souks hebdomadaires pour débiter leurs marchandises importées et de mauvaises qualités supposées être à la portée de toutes les bourses. Ils proposent toutes sortes de fournitures scolaires dont l'esthétique est très épatante mais dont la qualité laisse à désirer. Ces articles scolaires d'origine asiatique sont vendus à bas prix certes, mais peuvent être nocifs pour les enfants surtout en bas âge qui sont en maternelle ou à l'école primaire. L'Union européenne a récemment interdit la vente de certains articles scolaires destinés aux enfants en raison de leurs effets potentiels sur la santé humaine, suite à une étude menée par une agence danoise pour la protection de l'environnement révélant la présence de colorants industriels de la phlatéine (composé chimique nuisible) qui pourrait créer des problèmes de santé pour les petits enfants qui ont l'habitude de mettre ces objets dans la bouche en les suçant ou en les mâchonnant (crayon, gomme, stylo...). Ces mêmes composés chimiques sont également utilisés dans les jouets dont l'esthétique et la qualité sont douteuses et qui se vendent actuellement dans ces marchés populaires et sur les trottoirs. La méfiance est donc de mise pour les parents qui optent pour ces marchés pour faire leurs emplettes en fournitures scolaires ou en jouets de l'Aïd.