Cette année encore, les ménages tunisiens ont à affronter trois circonstances en même temps : le Ramadan, l'Aïd et la Rentrée. Le mois de Ramadan, qui accable encore le budget familial dirigé essentiellement à la bouffe, décline déjà ses derniers jours qui seront suivis de l'Aïd, un autre événement marqué de dépenses somptuaires. Mais il y a aussi la rentrée des classes qui pointe le bout de son nez et qu'on reconnaît aux fournitures scolaires qui sont d'ores et déjà prêtes aussi bien dans les librairies que sur les rayons des grandes surfaces et les hypermarchés, mais aussi sur les trottoirs où elles sont écoulées pêle-mêle à des prix plus ou moins chers, à l'heure où le marché parallèle s'impose chaque jour davantage en cette période post-révolutionnaire sans pour autant faire la préoccupation majeure du gouvernement provisoire qui semble branché sur d'autres dossiers ! Les fournitures scolaires sont déjà là En fait, à un mois de la rentrée des classes, le commerce informel des fournitures scolaires bat son plein dans les rues, à côté des jouets et des fringues de l'Aïd. Les produits y sont abondants, mais il est inutile de trouver des articles de qualité pour ceux qui cherchent le haut de gamme ; cependant les familles aux revenus limités peuvent acheter les besoins de leurs enfants sur ces trottoirs : tabliers, cartables, cahiers, protège-cahiers, compas, équerres, crayons, stylos et autres. Ils trouvent sans doute que les prix sont plus abordables que ceux dans les papeteries ou les grandes surfaces où les fournitures scolaires affichent des tarifs, homologués et contrôlés certes, mais relativement élevés. D'ailleurs, dans ces commerces, les produits de la rentrée scolaire sont déjà mis en place dès la fin du mois de juillet ; mais à part quelques clients précoces qui vont vers ces rayons pour se procurer les fournitures basiques, histoire d'éviter les bousculades de la rentrée, on remarque que ces rayons ne sont pas suffisamment fréquentés par la majorité des clients pour qui l'approvisionnement en produits alimentaires passe pour une priorité absolue en ce mois saint. Si certains parents pensent à la rentrée prochaine, dès la fin de l'année scolaire précédente, d'autres, en revanche, voit que tout viendra à temps et que pour le moment tout le budget est consacré aux produits alimentaires du Ramadan, aux préparatifs de l'Aïd, dont essentiellement les gâteaux et les besoins vestimentaires. Tradition oblige ! Il n'est donc pas temps de penser aux achats de la rentrée ! Et elles se vendent sur le trottoir ! Pour revenir au commerce informel des fournitures scolaires qui s'exerce actuellement sur nos trottoirs, il y a toujours lieu de s'en méfier ! Certains parents, encouragés par les bas prix affichés sur ces produits exposés à même le sol, n'hésitent pas de fournir à leurs enfants une quantité de produits scolaires qui, de prime abord, semblent de qualité, mais en réalité, ils peuvent présenter certaines défectuosités, une fois mis en usage. Pourtant, avec l'approche de la rentrée, la demande sur ces articles scolaires sera plus forte, à telle enseigne que ce commerce informel pourrait nuire aux intérêts des libraires et des papetiers qui, eux, travaillent dans les règles de l'art et suivant des prix étudiés. Ce qui est pire, c'est que ces commerçants des trottoirs ne se contentent pas de vendre du matériel scolaire importé de Chine ou d'autres pays asiatiques (règles, compas, gomme, crayons, stylos, protège-cahiers…), mais ils vendent des cahiers produits en Tunisie à des prix moins chers que ceux pratiqués dans les librairies ou les grandes surfaces. L'on se demande d'où ont-ils bien pu se procurer ces stocks de cahiers en différents volumes (de 12 jusqu'à 300 pages), sachant que seuls les commerçants dûment établis peuvent se procurer la marchandise auprès des grossistes. A moins que ces derniers n'exigent plus la carte professionnelle de leurs clients ou encore que certains libraires ou papetiers livrent une partie de leurs marchandises en sous-traitance à ces revendeurs occasionnels d'abord pour éviter les longues queues d'attentes dans leurs magasins et puis pour se partager les bénéfices de la marchandise écoulée ! Se méfier des articles scolaires « importés » Pour ce qui est des autres articles scolaires, notamment le matériel de dessin, les cartables, les sacs à dos, les chaussures de sports, les survêtements …, il y a lieu d'être vigilant et prudent. C'est que la qualité de ces produits laisse à désirer. Mais pas mal de chef de famille n'accordent pas d'attention à ce côté, leur seul souci étant d'acheter à bas prix et cela suffit pour leur bonheur et celui de leurs enfants. Pourtant, souvent les apparences sont trompeuses : ces produits scolaires débitées en grandes quantités sur les trottoirs, supposées être à la portée de toutes les bourses et dont l'esthétique est très épatante, peuvent être nocifs pour les écoliers qui sont en primaire ou en maternelle qui ont l'habitude de mettre ces objets dans la bouche en les suçant ou en les mâchonnant (crayon, gomme, stylo...), étant composés de colorants industriels telle que la phlatéine (composé chimique nuisible) qui risquent de créer des problèmes de santé pour les petits enfants. La méfiance est donc de mise pour les parents qui optent pour ces marchés pour faire leurs emplettes en fournitures scolaires.