Peut-on être raisonnablement optimiste lorsqu'on parle de l'Afghanistan ? Certains y voient un nouveau Vietnam, traumatisme perpétuel des Etats-Unis, bien qu'on soit dans une autre dimension. Aux Etats-Unis, on commence à évoquer un objectif d'afghanisation, concept qui rappelle avec force le souvenir de la vietnamisation et l'illusion qu'on peut vaincre une guérilla par les voies militaires. Personne ne veut prendre le risque d'un tel échec : " perdre l'Afghanistan ". Probablement réélu à la tête de l'Afghanistan, Hamid Karzaï, le président mal réélu, pourrait rapidement se trouver affaibli. Il n'existe pas de solution militaire. Il faudra un gouvernement fort, loyal, légitime et efficace pour contrecarrer les talibans qui gagnent du terrain et qui pour semer le doute poussent la coalition à la faute. Les bombardements de l'OTAN et souvent leurs bévues sont autant de succès de propagande. L'embarras est de plus en plus grand, car il y a deux discours qui tendent à se superposer. Il y a celui des inconditionnels du maintien et de l'augmentation des troupes pour contrer les terroristes au nom " de la sécurité de l'occident " bien sûr, et il y a celui qui veut sortir au plus vite du bourbier afghan. Quelle voie choisir ? Quel espoir pour l'Afghanistan ? Quelle stratégie pour éviter l'échec ? Au début de l'intervention en Afghanistan en 2001, l'OTAN avait trois objectifs prioritaires : déloger les talibans, restaurer la démocratie et reconstruire le pays. Huit ans plus tard, force est de constater que l'objectif n'est pas atteint, loin de là. On est devant une impasse politique qui s'ajoute à l'impasse militaire. L'avenir de l'Afghanistan semble plus que jamais incertain.