Le nul ramené d'Abuja a permis à la Tunisie de conserver son avance de deux points et la tête du classement de son groupe . Déjà, lors du match aller à Tunis, les Nigérians ne nous surpassaient pas et n'eut été notre manque flagrant de confiance et notre jeu quelque peu prudent, nous aurions pu aisément les battre. Le comportement des Nigérians à Abuja ne fut guère différent. Un lymphatisme évident, une suffisance flagrante, une nonchalance indéniable et de la vanité déplacée caractérisaient l'attitude de notre adversaire prestigieux uniquement de renommée et de réputation. Les noms pompeux de professionnels patentés, évoluant dans des championnats prestigieux juraient manifestement avec les joueurs sans âme et détachés sur le terrain. Sans rien enlever au mérite des nôtres qui ont su mettre à profit l'inertie de leur vis-à-vis, force est de reconnaître que les boulevards laissés par les Nigérians permettaient aux nôtres de progresser facilement sur le terrain, d'approcher sans être réellement inquiétés la surface de réparation, d'armer le tir en toute quiétude, chose dont ne se sont pas privés les Taïder, Ben Saâda, Darragi ou encore Jomaâ. Ce dernier n'a, certes pas, marqué, mais sa mobilité, ses accélérations et ses appels de balle ont estomaqué une défense manifestement avare en efforts. En effet, le manque ahurissant d'agressivité dans le marquage des Nigérians laisse planer le doute sur leur motivation réelle ! En contrepartie, les Tunisiens en voulaient, se battaient, pressaient, allaient au contact, récupéraient les ballons, occupaient les espaces, progressaient sur le rectangle vert par des passes courtes, un jeu limpide à une touche de balle et surtout croyaient en leurs chances. Défensivement, ils étaient hargneux et combattifs, déterminés, hardis, accrocheurs, collants à l'image d'un Hagui omniprésent sur toutes les balles. Le jeu collectif et huilé, l'application tactique rigoureuse, la qualité intrinsèque et la maturité de nos dignes représentants, tel que prisé, affectionné, proclamé et travaillé par Coelho a pris le dessus sur l'attente vaine et prétentieuse d'exploits individuels et d'une lumière jaillissant d'un groupe nigérian amorphe. Tout cela mérite les éloges et les gratifications sans pour autant sombrer dans des sentiments disproportionnés. Nous devons, désormais, nous décomplexer vis-à-vis des prétendues grandes nations de football africain et de leurs joueurs vedettes. Le football se joue sur le terrain l'espace du temps que dure une rencontre et les exemples dans l'histoire de ce sport pullulent d'outsiders qui écrasent les favoris par la rage du cœur, la discipline et le mental. Nos internationaux n'en manquent pas et auraient pu et dû vaincre cette pâle formation nigérienne car leur suprématie était manifeste. Ceci dit, l'enthousiasme débordant et l'allégresse doivent très vite être tempérés car la qualification n'est pas définitivement assurée. Nous devons restés concentrés pour pouvoir bien négocier les deux matches qui nous restent à jouer. Ne sombrons pas dans les excès et ne faisons pas d'un partage égal de point un triomphe sans précédent. Le plus dur reste, peut être, à venir !