L'explosion de joie de Coelho après le but de l'égalisation de Darragi fait plaisir à voir. Cette manifestation de joie est tout à fait légitime de la part Portugais qui devait certainement commencer à s'imaginer le contenu des manchettes des journaux tunisiens d'hier, d'aujourd'hui, de demain et certainement des semaines à venir. On ne l'aurait certainement pas épargné et à l'heure qu'il est, il serait peut-être « l'homme à abattre », voire « l'ennemi » de tout un peuple ». Darraginho, l'homme providence, a sauvé la peau de l'entraîneur national en égalisant à une minute du temps réglementaire. Le « Sang et or » a, en outre, sauvé le football tunisien et les responsables de la FTF. Grâce à ce but, la qualification au mondial 2010 est presque acquise, le plus dur a été fait et il ne reste plus qu'à finir en beauté les deux matches restants qu'il faut toutefois préparer avec tout le sérieux du monde et en évitant de prendre de haut nos prochains adversaires que sont le Kenya et le Mozambique. De cette façon la manne financière de la Fifa suite à la qualification à la coupe du monde remplira les caisses de la FTF et l'actuel bureau fédéral devrait pouvoir en profiter...pour pouvoir porter à terme le programme tracé depuis qu'il est en place...bien sûr s'il en existe un ! Un satisfécit collectif. La prestation des « Aigles de Carthage » nous a ébahis. Il est vrai que depuis le début des éliminatoires, le onze national n'a jamais convaincu. Les victoires enregistrées face au Kenya et le Mozambique furent obtenues sans la manière alors que le nul concédé à Radés devant le Nigéria n'a fait que conforter les suspicions autour des choix tactiques de Coelho et des joueurs alignés à chaque rencontre. Il faut dire que le nul face au Nigéria à Radés nous a fait perdre espoir d'autant plus que le rendement des nôtres fut quelconque et les occasions créées ce jour là, du reste peu nombreuses, prouvent que nos joueurs étaient hors sujet. Il faut dire qu'on avait du mal à imaginer ces mêmes joueurs rentrer d'Abuja avec un résultat positif. Et dans ce sens Umberto Coelho fut sans reproches en insistant sur le fait que la Tunisie est loin d'avoir dit son dernier mot. Il l'a dit et redit lors du point de presse d'après match face au Nigéria et il nous l'a rappelé lors du dernier point de presse avant le départ pour Abuja. Il demandait aux journalistes de positiver en insistant sur le fait que la pression sera plus grande côté nigérian car la Tunisie était toujours en tête du classement de son groupe et elle avait la possibilité de profiter des espaces que les « Greens Eagles » pouvaient éventuellement concéder, étant dans l'obligation de vaincre pour passer en tête. Coelho a vu juste et son approche du match fut parfaite aidée en cela par des joueurs métamorphosés et hyper motivés. Les satisfactions furent double: individuelles et collective. En défense, aucun reproche à faire à qui que ce soit, avec un Haggui retrouvé et un superbe Mikari. Souissi fut intraitable alors que Ghézal a confirmé qu'il mérite d'être un titulaire en puissance dans l'axe de la défense. En milieu de terrain, les satisfactions n'ont également pas manqué. Ragued ne chôma guère et constitua un rideau infranchissable devant la défense. Korbi, puis Mrabet firent autant, sinon mieux. Ben Sâada fut égal à lui-même alors que Taïder se chargea de mettre les pendules à l'heure après le premier but nigérian suite à un exploit individuel et ce n'est pas peu. Quant à Jomâa, il n'a fait que confirmer qu'il demeure le meilleur à son poste en menant la vie dure à ses vis-à-vis en les fixant dans leur moitié de terrain et en se créant plus d'une occasion en étant à chaque fois au bon endroit et en multipliant les appels de balle. Il lui manqua la concrétisation et c'est compréhensible puisqu'il se dépense trop avant de conclure étant seul en pointe... Enfin Darragi. Que dire de ce joueur à qui les Nigérians réservèrent un traitement spécial. Son coéquipier Michael y est certainement pour quelque chose... On a vu plus d'une fois le « Sang et Or » à terre sans que l'arbitre du match ne siffle quoi que ce soit. Beaucoup de génie dans le jeu de ce joueur et surtout du culot sur l'action du but de l'égalisation. Comme un grand, Darragi a pris ses responsabilités en optant pour l'action individuelle au lieu de servir un coéquipier. Il égalisa au moment où l'on commençait à désespérer de voir les Nôtres revenir à la marque. En somme, aucun joueur n'a démérité, y compris Mathlouthi qui a fait sa part et n'a rien à se reprocher sur les deux buts du Nigéria. La prestation individuelle des joueurs a fait que le comportement de toute l'équipe soit de bonne facture. Il n'y a pas eu de déchets dans le jeu de l'équipe de Tunisie qui s'est bien comportée sur le pan collectif. Tout cela fut rendu possible grâce à une évidente envie de bien faire et un esprit de groupe qui a fait la différence. Nos joueurs sont, à deux reprises, revenus au score et c'est un signe qui ne trompe pas sur la qualité de la préparation mentale. Menés deux buts à un à quelques minutes de la fin du match, nous ne les avons jamais vu balancer la balle et opter pour les balles longues. Ils ont gardé leur sang froid et continué à jouer comme ils savent le faire et ça a fini par payer... Nos joueurs vindicatifs. Après le match, Haggui et Jomâa n'ont pas manqué de faire savoir à qui veut bien l'entendre que l'équipe de Tunisie se porte bien et qu'eux-mêmes n'ont jamais eu de problèmes au sein de cette même équipe. Ces propos étaient adressés aux journalistes qui ont, avant toute chose, pensé à dire les choses à leurs manières sans avoir l'intention de faire du mal ou de nuire à qui que ce soit. Ceci étant, nous sommes convaincus que certaines critiques, à l'encontre de l'équipe de Tunisie et certains de ses joueurs furent utiles à quelque chose puisque la réaction de tout le groupe fut exemplaire sur le terrain. Si c'est le prix à payer pour nous autres journalistes, nous ne demandons pas mieux et nous continuerons à dire les choses comme on les sent et en toute sincérité. En fait, les joueurs ont eu leur revanche et c'est la même chose pour Umberto Coelho que l'on commençait à comparer à Lemerre a cause de son approche et de ses choix tactiques jugés un peu trop attentistes. La réalité du rectangle vert a tranché en faveur de Coelho et c'est tant mieux pour lui et pour le football tunisien. Sinon, pour ce qui du rapprochement entre Coelho et son prédécesseur, disons tout simplement qu'entre les deux hommes, il n'y a pas photo, du moins sur le plan humain...