Selon les derniers chiffres publiés par l'INS (Institut National des Statistiques), les exportations tunisiennes ont baissé de 21,3% au cours des sept premiers mois de l'année en cours. Les importations ont, quant à elles, fléchi de 19%. Et, puisque les échanges commerciaux extérieurs de la Tunisie sont effectués à 95% par voie maritime, la crise économique mondiale a, notamment, touché de nombreuses sociétés de transport maritime qui semblent subir de plein fouet les effets négatifs de cette crise. Bien que plusieurs mesures ont été mises en place et concernent les entreprises ayant des difficultés économiques, la chute n'a pu être évitée. D'après l'OMMP (Office des Ports et de la Marine Marchande), le nombre des entreprises de transport maritime a atteint au titre de l'année 2008, les 352 sociétés dont 54 possédant un magasin sous douane à la région de Radés seulement. La majorité de ces entreprises connaissent des difficultés en terme de chiffre d'affaires et ce, depuis la fin de l'année précédente. Et pour cause : les échanges commerciaux avec l'extérieur ont baissé considérablement.
Réorienter les services Longtemps considérée comme le premier client et le premier fournisseur de la Tunisie (avec 57,21% des importations et 72,04% des exportations en 2008), l'Europe reste la destination et la provenance de la majorité de nos produits et par conséquent le service prioritaire et indispensable offert par les sociétés de transport maritime. En effet, en cette conjoncture économique mondiale difficile, le chiffre d'affaires de l'ensemble de ces entreprises a affiché une baisse de 20,7% durant les trois premiers mois par rapport à la même période de l'année précédente. En général, les entreprises maritimes touchées par la crise sont celles qui possèdent un portefeuille client composé dans l'essentiel des entreprises industrielles opérant, à l'échelle internationale, dans le secteur du textile-habillement ou le secteur agroalimentaire. La torpeur de l'activité économique et la régression de la demande mondiale ont fini par avoir raison de leur croissance. De fait, les entreprises de transport maritime seront dans l'obligation de réorienter leurs services vers d'autres destinations comme le Moyen et l'Extrême Orient, l'Afrique et l'Amérique Latine. Ainsi, aspirent-elles répondre aux exigences réelles des mutations économiques qui ont entraîné de profonds changements dans le monde du transport maritime. Rappelons que ce dernier, et selon une étude réalisée par le ministère de Transport, accuse une baisse du taux de participation qui est de 20,3%, quoiqu'en constante croissance.
Dynamiser le secteur de transport maritime M. Ridha Ben Aissa, Directeur Général de la société « Strim Shipping » au Port de Radés nous confie : « la crise économique mondiale a touché le secteur de transport maritime depuis la fin de l'année 2008 et nous avons assisté aux différentes répercussions de celle-ci au début de l'année 2009 puisque la plus grande partie des exportations et des importations sont vers et depuis l'Europe. En effet, le chiffre d'affaires des sociétés maritimes a engendré un fléchissement notable en comparaison avec les années précédentes. » Il est à noter que des améliorations restent à faire en matière de qualité des services de transport sous-entend : la compétence de la logistique transport, l'indice de la connectivité de la ligne maritime et le transit time (le temps d'expédition des marchandises). Autrement dit, la dynamisation du secteur de transport maritime, en exploitant les opportunités qui se présentent dans une conjoncture difficile, peut avoir, à terme, des impacts positifs sur le chiffre d'affaires des entreprises de transport maritime. M. Ridha Ben Aissa précise : « cette nouvelle configuration nous appelle à engager un programme de mise à niveau et de réforme afin de renforcer notre positionnement sur le marché. Nous devons signaler l'intérêt particulier accordé par les autorités locales au secteur de transport, chose qui a permis de raffermir l'infrastructure de ce secteur après l'entrée en vigueur de la liasse de transport et le projet de port d'Enfidha. Et d'ajouter : « cela sera, certes un grand renfort pour notre marine marchande qui ne peut que se porter mieux d'ici la reprise de la croissance de l'économie mondiale. » Il s'agit donc de mettre les bouchées doubles au niveau des efforts et d'exploiter toutes les possibilités offertes en vu de préserver le positionnement des entreprises de transport sur les marchés traditionnels ainsi que d'explorer de nouveaux marchés. Dans ce cadre, l'OMMP a engagé également un large programme de mise à niveau et de réforme partenaire répondant au mieux à la politique de libéralisation du secteur maritime. Ceci doit, en effet, permettre au secteur de promouvoir son rôle dans l'impulsion du commerce extérieur et d'adapter l'infrastructure aux besoins du trafic maritime moderne. Les entreprises sont donc en mesure de poursuivre leurs activités avec les moyens requis en attendant l'amélioration de la situation sur le plan international. Omar El Oudi ------------------------------- -Tunis-Goulette-Radés, Bizerte-Menzel Bourguiba, le complexe portuaire de la capitale, Sousse, Sfax, Gabès, Zarsis et le port pétrolier de Skhira sont les 7 ports de commerce assurant le commerce maritime tunisien. - L'ensemble de ces ports effectuent le transit de plus de 30 millions de tonnes de marchandises, cabotage national compris. - Le secteur de transport maritime en Tunisie assure 95% des échanges commerciaux. - La capacité portuaire en Tunisie, au titre de 2007, était d'environ 8 124 navires avec un trafic portuaire des marchandises de 29,5 millions de tonnes en moyenne. - Les autorités entendent accroître la part de la flotte nationale maritime dans le transport des marchandises en la portant de 9% actuellement à 20% à l'horizon 2016.