Encore du pain sur la planche Pour minimiser les retombées de la crise mondiale dans le secteur du trafic portuaire, un nouveau mécanisme « le transport intelligent » a été mis oeuvre dans les pays européens et aux Etats-Unis en vue d'aider les entreprises opérant dans ce domaine à améliorer leur compétitivité, préserver leur part de marché. Il s'agit d'une partie intégrante du mode d'exploitation et de gestion du trafic tendant à consacrer le concept du "Zéro papier" et "Zéro déplacement" à travers la généralisation de l'utilisation de la liasse transport. En Tunisie, nos entreprises, bousculées par les pratiques tarifaires réduites et la grande concurrence à l'échelle mondiale, n'ont pas de choix que d'utiliser le système RFID (identification par radio fréquence) pour la traçabilité des unités de charge dans les ports nationaux, de revisiter leur mode d'exploitation et leur approche commerciale ainsi que de renforcer et d'élargir l'application de cette liasse, déjà adoptée par certaines compagnies. La liasse du transport est un guichet unique virtuel entré partiellement en exploitation depuis 2008. Dans ce cadre, la généralisation de l'utilisation de la liasse du transport dans le port de Radès a été au centre de la séance de travail au ministère du Transport.
A partir de 15 janvier D'après des responsables de la direction portuaire, présents à cette réunion, M. Abderrahim Zouari, ministre du Transport, a appelé tous les opérateurs à adopter l'aspect immatériel, en présentant tous les documents par voie électronique à partir du 15 janvier 2010. Il a été décidé que les services de douane accepteront les documents à travers le système en exploitation par la société "Tunisie Trade Net" à partir du 5 janvier 2010. Le ministre a indiqué, à cette occasion, que la liasse du transport constitue une expérience avant-gardiste en matière de promotion de l'administration électronique pour la hisser au niveau des critères mondiaux, conformément au programme présidentiel (2009-2014) au niveau du point 23 ''une administration moderne au service du citoyen et du développement''. La liasse du transport vient concrétiser, a-t-il précisé, le choix de promouvoir le transport intelligent, à travers l'adoption d'applications technologiques modernes, en vue de conférer plus d'efficience, au transport maritime qui représente 98% des échanges commerciaux. A rappeler que le projet «Liasse Transport» est né suite à deux conseils ministériels restreints tenus les 17 et 24 Mai 2001, consacrés à la résolution du problème de congestion du Port de Radès. Le projet de décret portant constitution de la liasse transport a été finalisé en août 2006. Il s'agit, en fait, d'un système intégré de traitement des procédures de commerce extérieur liées au transport maritime. Dans un premier temps, il a été décidé de se concentrer sur le transport maritime. Cet instrument, qui constitue une composante de la liasse unique (l'ensemble des documents nécessaires pour l'accomplissement des formalités du commerce extérieur), a pour objectif principal d'améliorer l'exploitation des espaces portuaires en donnant une meilleure fluidité à la marchandise transitant par le port, et limiter au maximum son temps de séjour et ce, à travers la simplification des procédures de transport maritime rentrant dans le cadre des opérations de commerce extérieur, la normalisation des documents manipulés (documents sur support papier et documents électroniques), la dématérialisation des procédures et la réalisation d'un guide du chargeur, l'ultime but étant de parvenir un jour au zéro document. Dans ce cadre, une convention a été signée entre la société Tunisie Trade Net (TTN), d'une part, et l'Office de la marine marchande et des ports (OMMP), la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) et la société tunisienne d'acconage et de manutention (STAM). Cette convention porte sur la dématérialisation des procédures liées au commerce extérieur, la réduction des délais d'entreposage des marchandises dans les ports, ce qui permettra d'impulser les exportations tunisiennes. Les travaux de la Liasse Transport ont abouti, fin 2003, à la mise en place d'une première version des cahiers des charges qui décrivent l'ensemble des procédures d'échanges sur la place portuaire. Après l'interfaçage des systèmes d'information entre ces organismes, les étapes successives programmées du système «Liasse Transport» prévoient l'actualisation des cahiers des charges, l'utilisation progressive de la Liasse Transport au niveau du Port de Radès et la généralisation de l'utilisation de la Liasse Transport au niveau des différents ports de l'intérieur. Plaintes signalées Plusieurs plaintes sont signalées quotidiennement par les importateurs et exportateurs tunisiens et étrangers dénonçant certains comportements des agents portuaires, la lourdeur des mesures administratives, les conditions de stockage des marchandises et la lenteur des délais de dédouanement. Plusieurs opérateurs du domaine affirment que l'optimisation de la fluidité de l'activité portuaire et l'assurance d'une gestion efficiente en termes de célérité, de sécurité et de coût des ports tunisiens, des objectifs qui ne sont malheureusement pas encore atteints. Des problèmes imminents à régler si l'Etat veut réaliser un trafic prévisionnel de plus de 400 000 équivalents vingt pieds (EVP, unité de mesure du conteneur) pour l'année 2010, réduire le temps de séjour des navires à quai de 37 à 30 heures, le séjour moyen des remorques à l'import de trois à un jour et celui des conteneurs à l'import de neuf à six jours. Il s'agit également de promouvoir la maîtrise de la logistique intégrée perçue comme le facteur clé de la compétitivité, dans le contexte mondialisé, d'améliorer l'infrastructure portuaire, de libéraliser le transport de marchandises, mettre en application le transport de bout en bout du port du Radés vers les principaux centres du pays, de faciliter le commerce extérieur à travers la mise en place d'un réseau intégré de traitement de l'information (liasse unique et liasse transport), ... En Tunisie, le trafic portuaire a enregistré ces dernières années une hausse de 6 %. L'importance du rôle joué par le transport maritime dans le renforcement de l'activité économique, découle de l'accroissement (+95%) des échanges commerciaux. Le nombre d'escales des navires a aussi augmenté de 7 %. Avec cela, on enregistre un accroissement notable du trafic des « croisières » et « passagers ». En effet, le nombre de navires qui ont accosté dans les huit ports nationaux de commerce s'est accru durant le dernier quinquennat avec une moyenne de 3 %, soit près de 6800 navires chaque année. Ceci grâce à l'évolution du trafic des navires spéciaux au port de Zarzis. Le trafic de passagers par voie maritime évolue de 8% en moyenne pour avoisiner 460 mille voyageurs dont la majorité ont transité par le port de la Goulette. Corrélativement, le nombre des voitures accompagnées a enregistré une hausse de 6% pour atteindre 170 mille véhicules en moyenne. De même le trafic des croisières s'est nettement amélioré pour atteindre près de 300 mille touristes. S'agissant du trafic maritime de marchandises, il totalise environ 24 millions de tonnes, soit un accroissement de 2%. Cette évolution est perceptible notamment aux ports de Rades, Skhira, Sousse et Zarzis. L'armement national est constitué par la Compagnie tunisienne de navigation (CTN), la Société nouvelle de transport et plus de huit sociétés privées qui disposent de plus de 17 bateaux. Excepté le Port de Gabès, qui est géré pour le compte de l'Etat, les ports de Tunis, La Goulette, Radès, Bizerte, Sousse, Sfax et Zarzis sont rattachés en pleine propriété à l'OMMP.