La justice ordonne l'arrêt d'un projet de colonisation Le Temps-Agences - L'entourage de Benjamin Netanyahu était vivement pris à partie hier par les médias en raison des cafouillages qui ont entouré un mystérieux voyage qu'aurait effectué le Premier ministre israélien en Russie. La presse tire à boulets rouges sur le bureau du Premier ministre qui a diffusé des informations inexactes destinées à couvrir ce voyage effectué selon les médias lundi à bord d'un avion privé et consacré aux projets de ventes d'armes russes à l'Iran. Mais si le départ à l'étranger lui-même ne fait aucun doute, rien n'a filtré officiellement sur les objectifs de ce déplacement, les interlocuteurs qu'il aurait rencontrés et, surtout, les raisons l'ayant poussé à faire un tel voyage en personne. La présidence du Conseil a imputé la responsabilité de l'embarras à l'attaché militaire du chef du gouvernement, le général Meir Kalifi. "Le Premier ministre était occupé à une activité classée secret défense. Partant d'une bonne intention, son attaché militaire a pris l'initiative de protéger le secret, en publiant une annonce (inexacte)", indique hier le bureau de Netanyahu dans un communiqué. Pour expliquer l'absence de Netanyahu, son attaché militaire avait soutenu mardi qu'il s'était rendu à un "site sécuritaire en Israël" en allusion au quartier général du Mossad, les services de renseignements israéliens. Mais selon les médias, il était à ce moment là en Russie à faire part à de hauts responsables de sa préoccupation à propos d'un contrat de ventes d'armes sophistiquées russes à l'Iran et à la Syrie. "Le communiqué censé apporter des clarifications soulève surtout des questions difficiles sur les dysfonctionnements du bureau du Premier ministre depuis six mois", écrit le quotidien Yediot Aharonot dans son édition en ligne. "Pourquoi le Premier ministre devait-il imposer un tel secret sur un voyage en Russie, un pays ami?", s'interroge le quotidien Haaretz. Selon le journal l'affaire est "révélatrice des dissensions dans le bureau du chef du gouvernement", alors que ses porte-parole n'étaient pas au courant du voyage. "Il y a eu incontestablement un raté. Mais il ne faut pas en exagérer la portée et je suis convaincu que ce genre d'erreur ne se reproduira pas" a répondu le ministre de l'Environnment Gilad Erdan, un proche de Netanyahu. Israël tente depuis des années de convaincre Moscou de ne pas fournir à l'Iran un système de défense anti-aérien S-300 qui pourrait être déployé autour des installations nucléaires iraniennes. La presse ne lie pas en revanche ce voyage à l'affaire du cargo Arctic Sea, disparu en juillet en mer Baltique et arraisonné le 17 août au large de l'Afrique par la marine russe après l'annonce de son détournement par des pirates. Le journal britannique Sunday Times a affirmé que les services secrets israéliens pourraient avoir organisé la prise d'otages après avoir appris que le navire transportait des missiles à destination de l'Iran. En revanche le Yediot Aharonot a émis l'hypothèse que le détournement avait été mené par les autorités russes alertées par Israël sur un chargement de missiles pour l'Iran, expédiés par un groupe mafieux russe. Le Kremlin a démenti pour sa part une visite du Premier ministre israélien. "Netanyahu n'a été à Moscou ni la semaine dernière, ni lundi". Mais le quotidien russe Kommersant, citant "une source haut placée" au Kremlin, a affirmé hier que Netanyahu a bien effectué une visite secrète lundi à Moscou. ------------------------------ La justice ordonne l'arrêt d'un projet de colonisation Le Temps-Agences - Un tribunal israélien a ordonné l'arrêt d'un projet d'infrastructures lié à une organisation de colons à Al Qods-est, à la demande d'un Palestinien, ont indiqué hier deux groupes de défense des droits civiques, ACRI et Bimkom. Le tribunal de district d'Al Qods a estimé qu'un projet de la municipalité de la ville d'un montant de 8 millions de dollars (5,5 millions d'Euros) qui était soutenu par Elad, un groupe ultra-nationaliste, dans le quartier palestinien de Silwan, était illégal. Le tribunal a considéré que ce projet n'avait pas obtenu tous les permis de construire nécessaires, ont précisé ACRI, l'association pour les droits civiques en Israël et Bimkom, un autre groupe oeuvrant pour les mêmes objectifs. Selon ACRI, le projet de construction de passages et de rénovation de façades était destiné à encourager les visites de touristes dans le site archéologique de la Cité de David "aux dépens des espaces ouverts, des zones vertes et des places de parking utilisées par les résidents du quartier". Elad, qui s'est fixé comme objectif de judaïser des secteurs arabes d'Al Qods, affirme que la Cité de David se trouve à l'emplacement du palais biblique du roi David, une affirmation contestée par de nombreux archéologues. Les groupes de défense des droits de l'Homme ont pour leur part accusé depuis de nombreuses années des institutions gouvernementales israéliennes d'avoir saisi des propriétés privées palestiniennes et transféré le contrôle du parc national situé dans le quartier de Silwan à Elad. Les autorités prévoient également de raser 88 maisons palestiniennes à Silwan, en affirmant qu'elles ont été construites illégalement.