L'affaire qu'a eu à juger le tribunal de première instance de Tunis concerne deux jeunes gens qui comparaissaient en état d'arrestation pour répondre de l'inculpation d'écoulement et de consommation de produits stupéfiants, classés au tableau « B ». Le premier accusé a été condamné à 11 ans de prison ferme et une amende de 10 mille dinars pour écoulement et trafic de drogue, quand au deuxième il fut condamné à 1 an de prison et une amende de 1000 dinars pour consommation. Les faits remontent à quelque temps où l'un des deux accusés a été interpellé par des agents de la brigade de stupéfiants, qui faisaient leur ronde habituelle, ils avaient alors remarqué un individu à la démarche suspecte. Son état anormal ne pouvait pas échapper à leur attention. Fouillé, les agents ont saisi sur lui 45 grammes de produit stupéfiant prohibé. Soumis à une analyse celle ci s'avéra positive ce qui montre qu'il était un consommateur invétéré de ces produits. Il achetait la pièce pour la somme de 5 et 8 dinars. Il dénonça le dealer et donna son identité. Arrêté à son tour et interrogé, le dealer avoua les faits mais il se rétracta, devant le tribunal pour nier en bloc avoir vendu un quelconque produit stupéfiant. Confronté au consommateur, ce dernier nia devant le tribunal que celui-ci avait procédé à la commercialisation de ces produits, il déclara que ses aveux ont été extorqués lors de l'enquête préliminaire reconnaissant, toutefois, en avoir consommé. L'avocat de la défense plaida le défaut de preuve d'écoulement de ces produits, soutenant que son client garda ces produits en vue de les consommer, mais il ne fut jamais question de les commercialiser et de toutes les façons, il n'y a aucune preuve pouvant corroborer l'accusation d'écoulement ou de commercialisation. L'avocat du deuxième accusé a plaidé dans le même sens, demandant au tribunal la confusion des peines en ce qui concerne la détention et la consommation de ces produits, considérées comme étant des infractions connexes, sollicitant de la cour les circonstances atténuantes. Quant au tribunal, il déclara les accusés coupables de détention, consommation et écoulement et les condamna aux peines sus indiqués.