Tunis, le Temps: Après avoir longtemps attendu son tour, à cette longue file devant la prison où les visiteurs venaient apporter quelques provisions aux membres de leurs familles détenus, le jeune parvint enfin à passer au guichet pour y déposer le couffin destiné à son frère, contenant quelques gâteries que les matons devaient vérifier, à toutes fins utiles pour, éventuellement, écarter tous les articles prohibés. En effet, certains mets sont interdits, comme les sauces noires, telles la « Mloukhia » et la « Madfouna », ou les farces quelles qu'elle soient. La raison est simple : on peut y mélanger ou y dissimuler des produits stupéfiants et des cachets psychotropes. Toutefois, ces produits peuvent être dissimulés même dans les mets autorisés tels que le couscous et toutes les autres sauces. C'est la raison pour laquelle les gardiens de service, procédaient toujours à une fouille systématique et méticuleuse, allant même, parfois, jusqu'à goûter à toutes les sauces. Tel fut le cas dans cette affaire, où parmi les mets présentés par le frère en question, il y en avait ceux qui étaient mélangés à des produits stupéfiants. Le frère qui manifesta son étonnement fut quand même arrêté et inculpé d'écoulement de produits prohibés. A l'audience, il réitéra ses premières déclarations où il nia avoir été au courant de ce que pouvait contenir ces aliments préparés par sa famille. Son avocat plaida l'innocence de son client, affirmant qu'il n'y avait pas de preuve suffisante à inculper celui-ci, d'autant qu'il n'y a eu aucune expertise sur les plats concernés. Il requit de ce fait l'acquittement de son client et l'affaire est mise en délibéré.