C'était au mois de Ramadan de l'année dernière (2008). Un couple de fiancés, accompagnés d'un de leurs amis ont décidé au cours d'un après midi d'aller à Sidi Bou Saïd, loin des regards siroter un verre de thé. C'était en pleine journée, où on doit pendant le mois saint d'abstenir de manger et de boire jusqu'au coucher du soleil. Ce fut la raison pour laquelle l'entrée d'un espace assez connu dominant le port de plaisance, ils se sont vu interdits d'accès. Durant le mois saint seuls les touristes non musulmans peuvent y accéder pendant la journée. Pour tous les autres, c'est après la rupture du jeûne; Ils ont quand même pu y accéder, avec la complicité d'un des serveurs. Au moment où ils étaient attablés, ils ont été aperçus par le premier responsable à peine arrivé. Il a fait un scandale à ses employés leur reprochant d'avoir permis l'accès à ces trois personnes. Du coup, ils se sont vu invités à quitter les lieux. La personne qui les a servi leur a demandé le payement de la facture dont le montant était de 36 dinars. Contestant cette somme, l'affaire a pris une autre tournure, puisque les trois jeunes clients ont non seulement refusé de payer, mais en plus ont agressé le serveur. Il a fallu l'intervention des portiers pour pouvoir les maîtriser. Le propriétaire a fait appel à la police. Arrêtés, les deux jeunes gens ont été conduits au poste. Ils ont été incarcérés. La fille a été laissée en liberté car sa culpabilité n'a pas été retenue. Elle était invitée, et n'avait aucune responsabilité dans le déclenchement de la bagarre. Traduits devant le juge cantonal de Carthage pour répondre de leur forfait, ils ont nié avoir agressé le serveur, mais ont avoué avoir refusé de payer la facture. Lors de sa plaidoirie l'avocat a essayé de convaincre la cour que ses clients avaient été provoqués, maltraités, poussés à commettre ce délit : coups et blessures à l'encontre d'un serveur et refus de payement. Tout d'abord faciliter l'accès à ces trois personnes était une erreur de la part du serveur Une fois attablés, ils ont été priés de quitter les lieux d'une manière assez brutale Le montant exorbitant de la facture 36 dinars pour trois boissons Tous ces facteurs ont fait que ses clients, sous l'emprise de la colère, ont réagi, à tel point qu'ils sont arrivés à l'agression physique Il a prié la cour d'être clémente. Car ces deux jeunes se présentent pour la première fois devant un tribunal. L'affaire a été mise en délibéré.