Le tribunal de première instance de Tunis a eu à examiner hier une affaire de meurtre survenu en 2008. Tout a commencé suite à une rixe entre la victime et le frère du meurtrier. Ce dernier intervint pour sauver son frère, et lui prêter main forte. Mais il fut lâchement agressé. Ulcéré et se ressentant humilié, le meurtrier rentra chez lui et s'arma d'un couteau avec lequel il porta un coup à la victime au niveau de l'oreille pour la lui trancher en deux. La victime s'écroula dans une mare de sang. Malgré la gravité de l'agression, le meurtrier a laissé la victime à son sort et a quitté les lieux comme si de rien n'était. On a eu beau tenter de porter secours à la victime, mais malheureusement celle-ci succomba à sa blessure. Le rapport du médecin légiste a révélé que la mort de la victime était due à une forte hémorragie suite à un coup qui lui a été porté. Une information judiciaire a été ordonnée et une enquête a été ouverte, qui a abouti rapidement à l'arrestation du meurtrier. Il a été inculpé d'homicide volontaire avec préméditation. Lors de l'instruction, le suspect a avoué avoir participé, le jour des faits, à une beuverie dans le quartier. En rentrant chez lui, il aperçut son frère entouré par des malfrats, qui le rouèrent de coups. Il intervint pour le défendre. Excédé il s'arma d'un couteau avec lequel il revint pour se venger de celui qui a osé tabasser son frère. Sur le plan juridique, l'avocate de la défense fit remarquer, que le fait par son client de porter le couteau arme du crime, ne prouve aucunement son intention de tuer. D'autant plus qu'il porta un seul coup à la victime, ce qui est une présomption établissant l'absence par lui d'une intention délibérée de tuer. L'avocat sollicita pour toutes ces raisons, la requalification de l'infraction, les faits ne constituant que des coups et blessures ayant causé la mort sans intention de la donner. La défense a par ailleurs invoqué l'état psychologique de son client au moment de l'acte, et que le fait que son client pourrait porter des doutes sur ses facultés mentales. Et sur cette base elle sollicita le tribunal de le soumettre à une expertise psychiatrique. L'affaire a été reportée à une date ultérieure.