Tony Blair accuse et met en garde Le Temps-Agences- Les Britanniques, de plus en plus inquiets, ont affirmé hier ne pas savoir où se trouvaient leurs 15 marins capturés par l'Iran, dans le contexte tendu créé par les nouvelles sanctions de l'ONU imposées à Téhéran pour son programme nucléaire. "C'est une situation très grave, (source) d'une immense inquiétude. Et c'est pour cela que nous poursuivons toutes les options, dans les négociations, pour essayer de les ramener", a déclaré le ministre à l'Irlande du Nord Peter Hain. L'ambassadeur britannique à Téhéran Geoffrey Adams a rencontré des responsables du ministère iranien des Affaires étrangères. Il leur a demandé à pouvoir recontrer les 15 marins, dont une femme, capturés vendredi dans le Golfe, à l'embouchure du Chatt Al-Arab, le fleuve frontalier entre l'Irak et l'Iran. Il a également insisté, selon des sources britanniques, sur leur libération immédiate. "Nous ne savons pas où ils sont, nous aimerions le savoir", a déclaré peu après le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères David Triesman sur Sky News. "Nous demandons à savoir s'ils sont déplacés en Iran", a-t-il ajouté. Les quinze marins avaient achevé une mission d'inspection de routine à bord d'un navire marchand soupçonné de contrebande, lorsqu'ils ont été capturés avec leurs deux bateaux dans les eaux territoriales irakiennes, selon Londres. Téhéran affirme à l'inverse que ces marins de la frégate HMS Cornwall ont été capturés par la marine des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime, dans les eaux territoriales iraniennes. "Nous pensons que ce n'est pas vrai. Nous avons dit très clairement que les marins n'entrent jamais intentionnellement dans les eaux iraniennes. Ils n'ont aucune raison de le faire, et les gens devraient accepter que cette assertion est de bonne foi", a affirmé Lord Triesman, en disant espérer "un bon dénouement". Téhéran avait affirmé que les 15 marins avaient "avoué" être entrés illégalement dans les eaux territoriales iraniennes. Et selon le Sunday Times hier, un site internet associé au président iranien président Mahmoud Ahmadinejad a affirmé que "s'il est prouvé qu'ils ont délibérément pénétré en territoire iranien, ils seront inculpés d'espionnage". Lord Triesman a cependant expliqué qu'il avait reçu l'"assurance" que le groupe n'était pas retenu otage pour des raisons politiques. "Notre point de vue, c'est que ces choses ne sont pas liées", a-t-il dit. Hier, le Sunday Telegraph affirmait pour sa part que la CIA aurait averti les Britanniques que les Iraniens pourraient chercher à se venger, après l'arrestation en Irak en janvier par les Américains de cinq responsables présumés du renseignement iranien. Et l'Independent on Sunday, dont une journaliste se trouvait à bord de la frégate vendredi, a raconté que déjà la veille, une patrouille britannique avait été attirée "vers les eaux iraniennes" par une barge qui venait de charger des voitures de contrebande. Après être montés à bord, les marins "avaient ordonné à la barge de faire demi-tour" et avaient ensuite pu rejoindre leur canots pneumatiques, sous les rires des contrebandiers, a raconté la journaliste. Selon elle, ils ont à nouveau inspecté le même navire se livrant à la contrebande de voitures, et c'est là qu'ils sont "tombés dans une embuscade (...) rapidement entourés par 15 à 20 bateaux".
Tony Blair accuse et met en garde Le Temps-Agences- Tony Blair a accusé à Berlin l'Iran d'avoir capturé 15 militaires britanniques dans les eaux irakiennes du Chatt Al Arab et mis en garde Téhéran sur la gravité de la situation. Lors d'une conférence de presse donnée à l'issue des célébrations du 50ème anniversaire du traité de Rome, le Premier ministre britannique a souhaité que l'Iran comprenne l'importance de cette affaire pour la Grande-Bretagne. "Il s'agit d'une situation très grave et il n'y a aucune doute que toutes ces personnes ont été capturées à l'intérieur des eaux irakiennes", a-t-il dit. "J'espère que le gouvernement iranien comprend combien cette question est fondamentale à nos yeux. (...) Les Iraniens ne devraient nourrir aucun doute sur la gravité avec laquelle nous considérons cet acte, qui est injustifié et inacceptable". Il a ajouté qu'il n'existait aucun doute dans son esprit que les 15 marins et fusiliers se trouvaient bien dans les eaux territoriales irakiennes au moment de leur capture. "Ce n'est pas vrai qu'ils se trouvaient dans les eaux territoriales iraniennes", a-t-il dit. Blair a enfin formé le vœu que cette affaire puisse se régler dans les jours à venir. "Plus tôt ce sera réglé, mieux ce sera pour nous tous", a-t-il dit.