Au moment où les activités liées au secteur de l'environnement et du développement durable, comme l'assainissement et la gestion des déchets, sont devenues des activités productives, économiquement rentables, et génératrices d'emplois verts, certaines parties concernées comme les industriels et les municipalités ne font pas toujours preuve de l'adhésion espérée, selon le ministre de l'environnement et du développement durable, Mr Nadhir Hamada, qui parlait au cours de son point de presse périodique. Ambitieux programmes Or, les municipalités réclament des décharges contrôlées mais certaines ne font pas l'effort nécessaire pour assurer le site approprié qui doit être de préférence loin des centres urbains, a noté le ministre. Jusqu'à ces derniers mois, avant la mise en service de l'unité de traitement des eaux et déchets industriels de Jradou, première du genre en Tunisie, les industriels ne font rien sur le plan financier notamment pour contribuer à la mise en place d'unités similaires,se contentant d'utiliser, souvent illicitement, le réseau d'assainissement réservé aux déchets ménagers, pour évacuer leurs rejets qui nuisent à la qualité du traitement et à celle des eaux usées traitées, récupérées à partir des déchets ménagers. La législation tunisienne a prévu des dispositions basées sur le principe du pollueur payant, et à cet égard, le ministre a noté que si l'administration vient à appliquer strictement ces dispositions sur un ensemble de 650 entreprises pour payer leurs redevances, l'Office national de l'assainissement qui connaît des difficultés financières, peut retrouver son équilibre financier.
Correctifs Des dérapages sont encore enregistrés concernant les études d'impact des nouveaux projets sur l'environnement, comme celle relative au port d'Aghir à Djerba qui n'a pas été suffisamment approfondie, de sorte que ce projet a eu des effets indésirables sur l'environnement, exigeant de nouvelles interventions pour apporter les correctifs nécessaires. De grands programmes et projets sont lancés, principalement à l'initiative du gouvernement et des pouvoirs publics, en vue de rendre le secteur de l'environnement, en Tunisie, un secteur productif, économiquement rentable, générateur d'emploi et servant en même temps les objectifs et la cause du développement durable.
Le ministre a signalé, à ce propos, le programme visant à porter la quantité d'électricité produite par la valorisation des déchets, en Tunisie, à 100 mégawatts, dans les toutes prochaines années, tandis qu'un autre programme porte sur le transfert des eaux usées traitées de la région du Grand Tunis pour la mise en valeur de terres agricoles actuellement incultes, dans les régions de Zaghouan et Kairouan, et les attribuer à titre de concessions aux jeunes tunisiens diplômés afin de les exploiter dans la céréaliculture, l'arboriculture, l'élevage.
Six nouvelles unités Après le renforcement du réseau des décharges contrôlées à Tunis et dans les autres régions du pays, consacrées au traitement des déchets ménagers, un programme a été arrêté pour créer six nouvelles unités de traitement des déchets industriels, outre celle de Jradou, avec un meilleur suivi du paiement des redevances.
Mr Nadhir Hamada a évoqué, en outre, l'importance attachée par la Tunisie à la question du changement climatique, relevant, toutefois, la position ambiguë et ambivalente des pays développés, à ce sujet. Ces pays sont au nombre de 40, mais tout en affirmant leur engagement à ce sujet, ils se montrent laconiques et discrets concernant les modalités de leur participation, à l'instar de leur contribution à la diminution de l'émission du dioxyde de carbone conformément au protocole de Kyoto, de même qu'en ce qui concerne le financement des projets dans ce domaine, et le transfert des technologies propres, comme celles relatives à l'exploitation des énergies renouvelables.
Cependant, des partenaires européens, notamment l'Allemagne, contribuent au financement de plusieurs programmes et projets tunisiens d'ordre environnemental, outre les frères arabes, contribution présentée par le ministre comme une illustration du sérieux et de la pertinence de ces projets et programmes et une reconnaissance du rôle pionnier de la Tunisie dans ce domaine.
Ainsi, Tunis va abriter du 12 au 14 novembre 2009 la deuxième édition du Forum international de l'investissement et de l'emploi dans le domaine de l'environnement sous le titre '' GREEN IFRIQIYA 2009'', après le succès remporté par la première édition de 2007.