Généralement lorsque trois bonshommes et deux jeunes filles forment un quintette, c'est pour le «plaisir», quelle qu'en soit la nature, sauf dans le cas d'espèce, puisque les cinq complices de la présente affaire ont choisi une tout autre activité, où les sensations fortes ne manquent pas, non plus ! C'est qu'ils ont opté pour le banditisme, purement et simplement, sévissant à travers les artères de la capitale, dans certains lieux publics, ainsi qu'à bord des bus et autres métros. C'est ainsi qu'ils ont perpétré une douzaine d'agressions, semant au passage la terreur parmi leurs victimes, dont certaines n'ont pas manqué de porter plainte. Curieusement, cependant, certains diront que c'est tout à fait naturel, la bande qui œuvrait toujours à trois, s'attaquait aux femmes, mais avec un culot qui en dit long sur leur témérité. Ainsi elles furent une dizaine de femmes à s'en remettre aux auxiliaires de la justice. Une première dame a rapporté qu'elle était le jour des faits à bord d'une rame de métro la ramenant chez elle du côté de la cité Ibn Khaldoun, lorsqu'elle a été carrément encerclée par les trois énergumènes, deux hommes et une jeune fille. L'un d'eux portait d'ailleurs un couteau qu'il prenait bien soin de dissimuler aux regards des autres passagers. En proie à une terreur bleue, la pauvre a été littéralement paralysée, se laissant docilement dévaliser, pour perdre finalement un bracelet, une bague et un portable. Le tout emporté par les trois compères, lesquels ont profité bien entendu de l'arrêt du métro afin de disparaître. Le temps que la victime retrouve l'usage de la parole pour alerter les passagers, les agresseurs avaient eu largement le temps de filer en douce, en toute quiétude. Et d'une ! Une deuxième victime est allée rejoindre, elle, un autre poste de police, et narrer aux enquêteurs sa mésaventure, à elle aussi, pratiquement identique à la première. Sauf que cette fois-ci, le trio était composé d'un jeune homme et deux filles. Ces deux dernières ont fait en sorte de coincer la femme à l'arrière du wagon, permettant ainsi à leur compagnon de travailler à son aise. Arme à la main, celui-ci n'a eu aucune peine à soulager sa proie, bouche bée et yeux écarquillés, de certains objets de valeur, à savoir deux bagues, une gourmette et l'incontournable portable, toujours omniprésent et toujours inévitablement convoité par les brigands de tout acabit. Et de deux ! La troisième victime de la série fut attaquée, quant à elle, en pleine rue, à un moment où, pourtant, la circulation était assez dense encore, mais le culot de ces malfaiteurs n'a pas de limite apparemment. Selon le même procédé adopté lors des autres attaques, ils allaient forcer la malheureuse à abouler tout le fric que contenait son sac à main, sans compter le portable, encore un, et une chaînette ; tout le butin a ainsi changé de «propriétaires» en quelques secondes. Evidemment, les agresseurs se sont retirés, comme à l'accoutumée, profitant de ce moment d'hébétude de la victime. Et de trois ! Inutile de dire, à partir de là, que les enquêteurs vont accorder un intérêt particulier à ces affaires, conjuguant également leurs efforts, afin d'aboutir en fin de compte à un résultat probant qui a eu pour effet immédiat de tranquiliser les victimes et de les remplir d'aise. C'est la Brigade de la circonscription de Bab B'har qui a été à l'origine du démantèlement de la bande. Les agents de ladite Brigade sont effectivement parvenus à épingler deux suspects, un homme et une fille, dont le signalement correspondait à ceux avancés par les victimes. Comme de coutume, en pareilles circonstances, les deux suspects ont nié toute implication dans ces affaires. Or, pour leur malheur, tous deux ont été formellement reconnus par quelques-unes des victimes. Résultante logique, d'ailleurs, une fois ayant avoué leurs forfaits, ils n'ont pas hésité non plus à balancer leurs trois complices, permettant ainsi aux enquêteurs de les cueillir sans coup férir, tout comme les deux bijoutiers auxquels ils ont cédé leur butin. Les cinq malfaiteurs ont été ainsi présentés vendredi dernier à un juge d'instruction, lequel allait ordonner leur mise en détention, en attendant un complément d'enquête, d'autant qu'ils ont avoué une douzaine d'agressions. Quant aux deux joailliers, ils ont été laissés en liberté, pour le moment du moins...