Trois malabars, un couteau et un rasoir ! La jeune fille et son petit frère de dix ans, immobiles en face de leurs bourreaux, en proie à une terreur paralysante, ont bien failli "faire en leurs frocs", essentiellement le petit qui n'a pas arrêté de pleurer, tenaillé le pauvre par une frayeur sans bornes. Il faut dire qu'à son âge il n'avait que ses larmes pour tenter d'apitoyer les agresseurs ! Or, ces derniers n'avaient aucune raison de s'émouvoir, encore moins s'apitoyer sur le sort de leurs deux proies, les trois énergumènes n'avaient en effet d'autre objectif que de les dévaliser. On était en plein jour, pourtant, en cet été 2009, juste avant le mois saint. Cette jeune fille de vingt-trois ans se dirigeait en compagnie de son petit frangin vers le domicile d'une amie, une voisine du même quartier qui lui était chère et qui s'apprêtait à convoler en justes noces. Il faut dire que les deux jeunes filles avaient effectué un bon bout de chemin ensemble, depuis le premier jour où elles ont rejoint l'école de base, pour être exact. L'amie en question était donc en pleine période de préparatifs à ce grand événement ; il fallait donc la soutenir et l'aider dans certaines tâches. Mais comme il faisait chaud ce jour-là, les rues étaient pratiquement désertes, les deux jeunes gens étaient ainsi les seuls passants à affronter la chaleur, ou presque. Arrivés effectivement à un tournant, ils ont été fortement surpris par l'apparition subite de trois types venus du néant leur barrer le passage. D'après leur façon à barrer la route, de manière à empêcher la fille et son jeune compagnon de passer, il était tout à fait clair qu'ils ne cherchaient certainement pas à leur demander un quelconque service, mais bel et bien à faire du gringue à la passante. En tout cas, c'est ce que la jeune fille avait compris sur le moment. Elle a bien tenté de se frayer un passage, mais elle a compté sans la détermination des trois bonshommes à aller jusqu'au bout de leurs intentions. Pour le prouver, l'un d'eux allait d'ailleurs exhiber un couteau à cran d'arrêt, tandis qu'un second faisait jouer un rasoir. Deux arguments des plus valables afin de convaincre les deux jeunes gens de ne rien tenter ! Ces derniers ont d'ailleurs bien saisi le message, demeurant immobiles, telles des statues, sans esquisser le moindre geste. Ce dont allaient profiter les assaillants pour procéder à une fouille systématique de la jeune fille, la soulageant de deux bagues, d'un portable et d'une petite somme d'argent, une soixantaine de dinars. Les trois gus ont même poussé leur hardiesse jusqu'à laisser leurs mains baladeuses prendre un certain plaisir à aller à quelques attouchements, question de joindre l'utile...au désagréable ! Désagréable pour la jeune fille, bien entendu. Une fois les agresseurs partis, les deux victimes se sont empressées de rejoindre le poste de police pour déposer plainte, tenant à poursuivre leurs bourreaux, dont l'un a été arrêté le jour même, suivi deux jours plus tard par un second, cependant que leur troisième complice aurait disparu de la circulation. Les deux suspects interpellés ont été présentés récemment à un juge d'instruction qui a ordonné leur mise en détention ; ils passeront la semaine prochaine en jugement.