Le vendredi précédant le match contre le Club Africain, vers dix heures et demi du matin, et, profitant de la mise au vert qui se déroulait dans un hôtel sis à dix minutes du stade de Radès, l'entraîneur français Patrick Liewig avait réuni le groupe qu'il a sélectionné pour le grand rendez vous, et avait convenu avec lui, d'aller faire le tour du propriétaire, dans la mythique arène. Quand on a demandé au coach stadiste, à quoi cela servait, il a été un tantinet surpris : «cela fait partie de notre métier», avant d'ajouter : « quarante huit heures de mise au vert, ce n'est pas facile à gérer. Il nous fallait mettre un peu d'ambiance dans le groupe, et les extraire de cette pression d'avant match. Comme il y a une ambiance de vestiaire, il y a aussi une ambiance de mise au vert. La plupart de mes joueurs ne connaissent pas le stade et sa pelouse. En football, il y a toujours des paramètres inconnus, qui peuvent jouer un rôle (positif ou négatif), et qu'il faut prendre en considération. Même sans spectateurs, le stade est impressionnant. Y passer une trentaine de minutes, permet aux joueurs d'avoir une idée sur la pelouse, de trier les chaussures à mettre... Une promenade ensemble, des discussions à bâtons rompus, ne font que souder encore plus les liens.» L'homme à tout faire Dimanche matin, et à l'heure où tout le monde se faisait une grâce matinée, il était au complexe sportif du Bardo, pour une mission bien déterminée: l'inspection du gazon, et voir si son état autorise le retour des entraînements à la maison. En fait, c'est un peu avec ses idées et son appui que le Stade Tunisien est en train d'épouser l'air du temps. Avec le travail technique qu'il est en train d'accomplir et, que tous les amateurs du ballon rond le lui reconnaissent, Il est à l'origine de la création d'une infirmerie, d'une salle de musculation des plus modernes, du retour des jeunes longtemps abandonnés à eux mêmes... Le complexe sportif du Bardo est en train de renaître de ces cendres, et de reprendre des couleurs. Remontons un peu la machine du temps. Les affaires stadistes, n'étaient pas au beau fixe, vers la fin de la saison passée. Une séparation à l'amiable avec Ferid Ben Belgacem a poussé les responsables stadistes à chercher 'quelqu'un de bien' pour relancer la machine stadiste. Le club du Bardo a un bon passé, mais son présent et, même son avenir n'étaient pas très clairs. Il lui faut un entraîneur expérimenté, valeureux, et surtout qui aime les défis. Patrick Liewig, pour des motifs personnels a préféré vers la fin avril de changer d'air, après presque six ans de gloire à la tête de l'ASEC Mimosas d'Abidjan. C'est un ami commun qui l'a présenté à Mohamed Dérouiche, et, depuis c'est l'idylle ! Ils ont pris connaissance un mardi.Trois jours après, il était à Tunis pendant lesquels tout a été fignolé. C'était au début du mois de mai dernier. Le 15 2009, il avait débuté une nouvelle aventure du côté du Bardo. On ne lui ajoute rien si on vous relate son curriculum vitae, mais on ne perd rien à rappeler qu'il a été désigné par ses compères quatre fois comme meilleur entraîneur de football en Côte d'Ivoire. Excusez du peu ! Travail, travail, travail... Au Stade Tunisien, il n'a trouvé que des os et, en dépit de cela, il est en train d'en faire un dinosaure de la compétition. On ne peut en aucun cas comparer l'effectif dont il dispose, à celui de l'Espérance, de l'Etoile ou du Club Africain. Et pourtant, les résultats que les siens avaient enregistrés contre ces bolides sont inespérés. Son credo est très simple : le travail, puis le travail, et enfin, le travail ! Dans la vie courante, Patrick Liewig est homme cultivé, racé et d'un abord extrêmement agréable, par rapport au masque qu'il porte lors des matches. Du côté du Bardo, il est estimé pour tout ce qu'il a fait et compte faire au club. Le mariage est bien parti et, on ne peut que lui souhaiter ainsi qu'à la paisible localité du Bardo, tout le bonheur du monde !