L'Etoile du Sahel a encore perdu , dimanche, à Sfax (0-2), et cette fois, il va falloir arrêter de penser que les voies du succès réapparaîtront aussi subitement qu'elles se sont éloignées. Le champion d'Afrique 2007 ne se porte pas bien du tout, et cela commence à durer depuis trop longtemps pour céder à l'invocation du hasard ou de la malchance. Au cours des quatre dernières journées du championnat, l'ESS n'a pris que trois points. Ce n'est plus un parcours de candidat au titre. C'est plutôt celui d'une équipe menacée. Deux ans après avoir épaté l 'Afrique, l'ESS n'avance plus.
Ce n'est pas du temps perdu. A condition... C'est dur de se retrouver dans cet état. Tous les grands clubs sont passés par des crises de résultats. Les défaites, les contre performances, les revers font partie de la vie d'une équipe, elles permettent généralement de rebondir. A condition de pouvoir tirer les enseignements de ces défaites. Ce n'est pas du temps perdu. Certaines failles qu'on a avait réussi à cacher sont devenues flagrantes. Aux joueurs de provoquer le déclic pour repartir de l'avant. A la veille du match de Sfax, les joueurs affirmaient que cette période ne leur inspirait pas de crainte pour l'avenir. Mais dimanche, ils ont étalé les symptômes de ceux qui doutent. Bukari n'a pas suffisamment pesé, Jedai a tellement envie de s'imposer qu'il en a parfois fait beaucoup trop, le milieu de l'ESS n'a plus-cela dure depuis plusieurs semaines, si ce n'est plus- sa phénoménale capacité à se projeter vers l'avant. Nafkha est le symbole de cette baisse de régime, Ben Belgacem était incroyablement faible dimanche, et l'ensemble défensif a sans cesse manqué de sérénité.
C'est avant tout une question d'état d'esprit. Un état d'esprit défaitiste et qui avait été stigmatisé par Hamed Kammon au lendemain de son intronisation à la tête de la section de football. Il reproche aux joueurs leur dilettantisme. Nous sommes parfaîtement de son avis. Les responsables et autres sympathisants de l'Etoile font tout pour que les joueurs se sentent bien. En retour, on attend que les joueurs s'investissent à fond. Ce n'est malheureusement pas le cas. Sur ce chapitre, les responsables s'estiment trahis. Mais, l'objectivité nous incite à dire que les dirigeants ne sont guère exempts de tout reproche. Ils sont eux aussi responsables, par leurs choix et leur mauvaise vision, responsables de la régression de l'ESS.
Battus en combativité et en détermination La défaite de dimanche à Sfax, comme les précédentes d'ailleurs, est d'abord le résultat d'une faillite collective. Mais plusieurs joueurs ont évolué en-deça de leur niveau. Il arrive que des joueurs-aussi valeureux soient-ils-perdent des matches, connaissent de mauvaises périodes ou tombent sur meilleurs qu'eux. Mais ce qui est déplorable, c'est quand ils ne se défonçent pas . C'est le cas de certains joueurs de l'Etoile. Battus en combativité et en détermination, incapables de réagir, ils n'ont de professionnel que le nom.