Il s'agit de deux jeunes hommes qui n'ayant ni ressources ni emploi fixe s'étaient habitués à l'argent facile, et avaient ainsi sombré peu à peu dans la délinquance. Habitant le même quartier, ils se rencontraient quotidiennement afin de planifier pour des petits larcins d'abord et purent à un certain moment passer inaperçus. Mais ils passèrent à la vitesse supérieure, en pensant qu'il était plus intéressant de s'attaquer au cambriolage des maisons qu'ils choisissaient à l'avance selon l'importance du bâtiment, mais aussi son emplacement. Puis ils commençaient à épier les allées et venues des occupants de ces maisons et prendre connaissance avec précision de leur emploi du temps et surtout des jours où ils s'absentaient pour passer quelques jours chez les leurs. Ce fut de cette façon qu'ils purent sans aucune difficulté pénétrer dans une villa, pendant que le maître de céans était en vacances chez des membres de sa famille. Les deux cambrioleurs, commencèrent par fracturer la porte d'entrée avec un pied de biche. Après quoi, ils purent faire un tour d'horizon dans les lieux, et dérober une somme d'argent qui était selon la victime de sept mille dinars, et quelques autres affaires, avant de quitter les lieux. Les agents de la brigade criminelle chargés de l'enquête, appréhendèrent l'un des cambrioleurs qui nia en bloc tous les faits incriminés. Mais il finit par reconnaître son forfait en dénonçant son complice qui fut à son tour interpellé par les agents de la police criminelle. Inculpés de vol qualifié et complicité, les deux accusés comparurent devant la chambre criminelle près le tribunal de première instance de Tunis. L'avocat de l'accusé principal, plaida les circonstances atténuantes, surtout qu'il avait à peine atteint l'âge légal de la majorité pénale. Quant au complice, il déclara que la somme dérobée était de cinq mille et non de sept mille dinars, et que de toutes les manières, il regrettait bien son geste, dont il n'avait pas mesuré la portée sur le moment. Le tribunal renvoya l'affaire à une date ultérieure pour la suite des débats.