On vient d'enregistrer, ces deux derniers jours, les deux premiers cas de décès à cause de la grippe AH1N1 en Tunisie. Déjà des alertes commençaient à se manifester au nord, au sud et presqu'un peu partout à travers le territoire. Mais jusque-là toute l'attention s'était focalisé sur les mouvements des personnes à travers nos frontières avec toute la logistique de veille et de vigilance adéquates. La fermeture des deux lycées français s'inscrit dans cet éventail préventif du fait que quelqu'un qui revient de l'étranger peut parfaitement être porteur du virus. Mais ce n'est pas le cas en ce qui concerne les deux décès enregistrés. Le premier, il y a trois jours, concerne un mari originaire de la Goulette. Le malheureux marin a attrapé un malaise à la Chebba près de Mahdia. A Malloulèche où il a été conduit on a vite pris acte de l'ampleur de la chose. Les investigations rapides établirent que le marin souffrait d'insuffisance hépatique. C'est-à-dire qu'il souffrait d'une pathologie immunitaire ce qui permit à la grippe de le foudroyer. Il avait presque la quarantaine. Le second cas, enregistré hier matin à l'hôpital La Rabta, concerne là aussi un quadragénaire souffrant d'insuffisance cardiaque. Là aussi le virus a frappé fort dans un terrain propice.
Sensibilisation Dès lors, les autorités sanitaires réitèrent leurs appels à la vaccination contre la grippe A H1N1 pour les cas ciblés, c'est-à-dire les sujets atteints de maladies chroniques et traînant des pathologies lourdes. Leur vaccination est une priorité nationale de santé en effet. Mais le vaccin contre la grippe saisonnière doit lui aussi figurer comme priorité préventive dans les mœurs sanitaires et le vécu des Tunisiens. Car mine de rien on enregistre annuellement entre trois mille et quatre mille décès à cause de la grippe saisonnière en Tunisie… Et aujourd'hui, au vu des deux décès à cause de la grippe A H1N1, le constat est sans équivoque: elle rode quelque part, mais elle est parfaitement contrôlable.