Le Temps-Agences - Les forces pakistanaises engagées depuis un mois au Sud-Waziristan se sont emparées de la plupart des positions des taliban et se lanceront bientôt aux trousses de ceux qui se sont évanouis dans la nature, annonce un porte-parole militaire. L'armée a progressé plus vite que prévu dans cette zone tribale frontalière de l'Afghanistan, face à des miliciens islamistes qui semblent avoir battu en retraite, mais qui multiplient les attentats suicides dans les grandes villes. Quelques-uns ont sans doute quitté la région, mais beaucoup s'y terrent, a assuré le général Athar Abbas, porte-parole de l'armée pakistanaise, qui a conduit hier un groupe de journalistes sur le théâtre des combats, d'ordinaire interdit à la presse. "Nous pensons que beaucoup sont encore là. Ils ont fui dans la campagne, dans des zones boisées, des villages et des grottes. "Après avoir pris le contrôle complet des routes et des pistes, nous allons leur donner la chasse (...) où qu'ils soient", a-t-il dit, faisant état de 500 tués dans les rangs taliban et de 70 au sein de l'armée depuis le 17 octobre, date du lancement de l'offensive. Ce bilan est invérifiable. Les journalistes ont été conduits hier à Sararogha, ex-place forte de la guérilla où son chef de file, Baitullah Mehsud, a été tué le 5 août par un drone américain. Le village bordé de pentes arides et rocailleuses parcourues d'oueds à sec a été déserté par ses habitants. Un fort des troupes gouvernementales tombé aux mains des taliban a été presque entièrement détruit par les combats. Les militaires ont présenté à la presse plusieurs fascicules sur la fabrication de bombes, les moyens de se procurer des armes et la confection de ceintures d'explosifs, abandonnés selon eux par les miliciens. La prise du village, a assuré le général Mohammad Shafiq, n'a pas été facile. "Leurs défenses étaient bien construites et nous avons fait face à une résistance acharnée", a-t-il dit.