Les parfums les plus délicats sont à deux dinars, les produits cosmétiques, quelle que soit la marque, sont à un dinar ! C'est à Souk Sidi Bou Mendil et sur les marchés pareils qu'on trouve de tout et le tout à un dinar : champoing, fard à paupières, fard à joues, crèmes éclaircissantes, antisolaires, anti vieillissement, baumes et autres (...) sont éparpillées et disponibles. Le prix des marques les plus chères varie entre un dinar chez un vendeur ambulant et quelques dinars ailleurs. Néanmoins ceci n'est pas une publicité pour ce marché à coût minime, mais une alerte ! A voir les gens et surtout les femmes se bousculer autour de ces vendeurs, on peut noter combien ils sont en vogue. Il n'y a pas que des produits occidentaux, mais également des produits typiquement orientaux comme " El Kohl ". Ce dernier est mis dans des petites bouteilles éparpillées dans une bassine en plastique. Reste à savoir si c'est du Khol. " Brûlures, cicatrices et allergies " En faisant un petit calcul, on se rend compte qu'un dinar ne peut même pas couvrir l'emballage, ou la main d'œuvre, ou encore la contrebande si c'est vraiment des produits importés d'outre mer sans passer par la douane et être soumis à la taxe. Il s'agit dans les meilleurs des cas des produits hygiéniques très bon marché en vrac, ou alors des produits toxiques. Ils sont exposés sur des tables, dans des bassines, des cartons ou encore des cajous... Tout autour, de la poussière en été, et de la boue en hiver. Les emballages sont si sales que, souvent, on a de la peine à voir les produits à travers les sacs pourtant transparents. Dr Hala Zakraoui dermatologue sonne l'alarme : " ces produits peuvent causer des effets irréversibles : brûlures aux 1er et 2ème degrés, cicatrices et des allergies " Dr Zakraoui commence par affirmer que : " ces vendeurs commercialisent tout sauf les produits prescrits par le dermatologue. Ces produits ne sont ni des anti-taches, ni anti vieillissement, ni écran total, idem pour les autres produits. Il n'y a que les emballages qui sont authentiques ! Et encore. Au mieux, ils ne donneront pas l'effet souhaité, au pire l'utilisation de ces produits aggrave les symptômes. Les shampoings et les baumes peuvent même engendrer la chute de cheveux " Ayant conscience du danger, le Ministère de la Santé Publique interdit ces ventes. Le vendeur et sa marchandise sont saisis immédiatement par la police en cas de randonnée. Dr Zakraoui ajoute qu'il y a aujourd'hui une mode pas moins dangereuse. Ces commerçants vendent des comprimés et il y va de la vie des consommateurs. Les conséquences peuvent entraîner la mort. Afin de protéger les consommateurs, Dr Zakroui nous rappelle l'existence du numéro vert pour que les personnes appellent au cas où elles croisent ces vendeurs. Il reste néanmoins nécessaire d'aviser les consommateurs. Hajer AJROUDI ---------------------- L'avis de L'ODC M. Lotfi Khaldi, vice-président de l'Organisation de la Défense des Consommateurs, chargé des structures qui nous a expliqué que l'Organisation travaille dans ce cadre en collaboration avec le ministère de la Santé, ainsi que celui du Commerce. Le Conseil National de la contre façon participe également à ce travail. L'Organisation, via les consommateurs, rassemble les informations et les adresse au ministère de la Santé et à celui du Commerce. Ainsi, quiconque ayant aperçu un vendeur ambulant de produits cosmétiques aura seulement à avertir l'Organisation par le biais du numéro vert 80100800, ou déposer l'alerte ou la plainte sur le site. www.orgdc.org.tn. Les consommateurs peuvent aussi alerter l'organisation par mail " [email protected] " Ils recevront dans ce cas une réponse électronique. Reste aussi le contact direct puisque 24 bureaux régionaux sont ouverts de par le territoire tunisien. Le ministère de la Santé ou l'Agence Nationale du contrôle sanitaire et environnemental analysent la contenance des produits mis à vendre. L'Organisation de la Défense des Consommateurs prépare également des dossiers dans le cadre de la prévention. Elle y inclut des exemples concrets des conséquences de l'utilisation de ces produits. Les campagnes, des émissions et des expositions en collaborations avec les ministères de la Santé et du Commerce, sont réalisées à travers les médias, surtout l'été, où la consommation de ces produits augmente.