Le Temps-Agences- Le chef du nucléaire iranien, Ali Akbar Salehi, a affirmé hier que son pays examinait une nouvelle proposition de Moscou, Paris et Washington pour un échange d'uranium, mais Paris a démenti l'existence d'une telle offre. "Après la décision de l'Iran de produire localement de l'uranium enrichi à 20%, une nouvelle proposition a été présentée par la Russie, la France et les Etats-Unis et nous sommes en train de l'examiner", a déclaré M. Salehi à l'agence iranienne Ilna. Il a ajouté que l'Iran cesserait de faire de l'"enrichissement (à 20%) si toutes les conditions exigées par Téhéran pour l'échange de l'uranium sont respectées". Salehi, qui dirige l'Organisation de l'énergie atomique iranienne, a ensuite donné des interviews à d'autres agences de presse iraniennes répétant qu'il y avait une nouvelle proposition de la part de la Russie, de la France et des Etats-Unis. "Je ne dévoilerai pas le contenu de cette proposition (...) Nous sommes prêts pour l'échange si (les trois pays) donnent des garanties suffisantes, c'est-à-dire que cet échange se fasse simultanément et en territoire iranien", a-t-il déclaré à l'agence Fars. Mais à Paris, le ministère des Affaires étrangères a nié l'existence d'une nouvelle offre à l'Iran. "Salehi doit savoir que la seule proposition est celle présentée par l'AIEA au mois d'octobre dernier et qui, a ce jour, n'a pas reçu de réponse satisfaisante", a dit lors d'un point de presse le porte-parole du ministère Bernard Valero. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait proposé l'envoi de 1.200 kilos de l'uranium iranien faiblement enrichi en Russie pour qu'il soit enrichi à 20% et être ensuite transformé par la France en combustible destiné au réacteur de recherche médicale de Téhéran. Téhéran a rejeté cette proposition et exige que l'échange se fasse simultanément et en quantités moins importantes. Après plusieurs mois d'impasse dans les discussions avec le groupe des Six (Etats-Unis, France, Russie, Grande-Bretagne, Chine et Allemagne), l'Iran a commencé le 9 février à enrichir de l'uranium à 20% dans son site de Natanz (centre) malgré les protestations de la communauté internationale. L'Occident et Israël soupçonnent Téhéran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil, ce que Téhéran nie. Salehi a ajouté que "différents pays avaient contacté l'Iran pour faire des propositions sur l'échange de l'uranium contre du combustible et celles-ci sont actuellement examinées" par Téhéran. La Turquie, qui s'est proposée pour jouer un rôle de médiateur entre Téhéran et les grandes puissances, a dit être disposé à servir de centre pour l'échange de l'uranium iranien. Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu est attendu lundi soir à Téhéran.