Les pourparlers avec les Palestiniens étant bloqués et le processus de paix à l'agonie, Israël décide de faire bouger les choses, mais à sa manière, sur le volet syrien. Une manière subtile, manigancée à travers un plan diabolique alternant menaces et main tendue et où le partage des rôles entre dirigeants israéliens est bien orchestré. Lundi, le ministre israélien Ehud Barak menaçait qu' " en l'absence d'accord de paix avec la Syrie, nous pourrions nous retrouver dans une confrontation militaire qui pourrait mener à une guerre totale ". Hier, c'était au tour du ministre des Affaires étrangères de proférer des menaces encore plus graves, en prévenant que le régime syrien s'effondrerait en cas de conflit. Cependant, ce ton belliqueux contraste avec celui du Premier ministre Netanyahu qui s'est dit prêt à la reprise des négociations avec la Syrie et pour y parvenir, il " n'exclut pas l'aide d'une tierce partie impartiale ". Il est clair qu'Israël cherche à forcer les Syriens à retourner à la table des négociations et à conclure une paix selon ses conditions. Il est clair aussi qu'Israël n'aurait pas agi sans l'aval des Etats-Unis. Washington voudrait glaner un succès sur ce dossier qui pourrait servir d'exemple aux Palestiniens. En tout cas, la Syrie qui pose comme préalable la restitution du plateau du Golan, maintient pour le moment, sa position de principe. Son ministre des Affaires étrangères a mis en garde Israël contre tout projet de guerre contre la Syrie estimant qu'un tel conflit se transformerait en une " guerre généralisée ". Des rebondissements sont à attendre dans la région avec une montée de tension sur tous les fronts.