Le Temsps-Agences- Avigdor Lieberman, le ministre israélien des Affaires étrangères, déclenche la polémique en Israël après ses propos musclés, voire belliqueux, à l'encontre de la Syrie. Lieberman, hier du parti ultra-nationaliste d'extrême droite Israël Beiteinou, a prévenu hier que le président syrien Bachar al-Assad perdrait le pouvoir s'il provoquait une guerre contre Israël. «Notre message doit être clair à Assad: la prochaine guerre non seulement tu la perdras mais tu perdras aussi le pouvoir toi et ta famille», a-t-il affirmé lors d'une conférence à l'université Bar Ilan près de Tel-Aviv retransmise à la radio publique. «J'espère que ce message sera bien entendu à Damas», a ajouté Lieberman, en accusant Bachar al-Assad de «ne s'intéresser ni aux vies humaines ni aux valeurs humanistes, mais seulement au pouvoir». Des propos qui contrastent avec ceux du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui s'est dit prêt à accepter une médiation pour permettre une relance des négociations entre Israël et la Syrie gelées depuis plus d'un an. «Le Premier ministre a déclaré à de nombreuses reprises qu'il est prêt à se rendre n'importe où pour négocier avec la Syrie sans condition préalable. Pour y parvenir Israël n'exclut pas l'aide d'une tierce partie impartiale», a ainsi indiqué un communiqué de son bureau. La Syrie et Israël avaient engagé en mai 2008 des négociations indirectes par l'intermédiaire de la Turquie, portant sur le plateau du Golan occupé par Israël en 1967 et que Damas veut récupérer ainsi sur un éventuel accord de paix. Mais ces discussions ont été rompues après l'offensive israélienne contre Gaza il y a un an. Le quotidien israélien Haaretz note que la sortie de Lieberman intervient après une déclaration de Bachar al-Assad à Miguel Angel Moratinos, le ministre des Affaires étrangères espagnol, mercredi. Le chef d'Etat syrien avait affirmé qu'Israël poussait à une nouvelle guerre au Proche-Orient. Déjà lundi, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak avait prévenu qu'«en l'absence d'accord de paix avec la Syrie, nous pourrions nous retrouver dans une confrontation militaire qui pourrait mener à une guerre totale». Haaretz souligne que les propos de Lieberman ont suscité de nombreuses critiques au sein de la Knesset, le parlement israélien. Certains députés ont même pressé Benjamin Netanyahu «d'arrêter Lieberman, instigateur de la guerre (...), et de s'en débarrasser». Pour Eitan Cabel, député travailliste, Israël ne «peut pas avoir quelqu'un manquant à ce point d'inhibition et de compréhension à un poste aussi sensible».