Soumise à un blocus strict, la Cisjordanie est en ébullition et l'exaspération palestinienne est à son paroxysme menaçant d'une explosion de colère annonciatrice d'une troisième Intifadha. Les provocations israéliennes se succèdent à un rythme effréné. Depuis la décision de Benjamin Netanyahu d'inscrire deux lieux saints de Cisjordanie au patrimoine national israélien, la tension est montée d'un cran. L'annonce du feu vert à la construction de 1.600 unités de logements à Al Qods-Est sonne comme un coup fatal à tout espoir d'une relance du processus de paix par le biais de négociations indirectes et rappelle aux Palestiniens que le recouvrement de leurs droits et la restitution de leurs terres spoliées passeraient inévitablement par la résistance populaire ou la lutte armée. Le plus inquiétant est que tout ce manège israélien se déroule alors que la région vit au rythme d'une intense activité diplomatique. Américains et Européens s'efforcent de faire revivre le processus de paix. Mais Israël ne ménage même pas ses protecteurs et n'hésite pas à infliger un camouflet à Washington en annonçant la mesure d'extension des colonies en pleine visite du vice-président américain Joe Biden dans la région. Aujourd'hui la Britannique Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l'Union Européenne risque de connaître le même sort lors de sa première visite dans la région. Pourquoi cet entêtement d'Israël d'autant plus qu'il est la cible de critiques acerbes de ses amis. Il est sûrement conscient de son statut d'Etat privilégié et au dessus des lois internationales. Comme il est conscient aussi que ni l'Amérique, ni l'Europe ne sont en mesure de lui forcer la main dans cette conjoncture internationale morbide. Et que dire des divisions arabes chroniques et des luttes inter palestiniennes qui font reculer encore plus l'échéance d'une solution juste et équitable à la cause palestinienne.