Comment vont-ils donc s'y prendre les fumeurs " publics " dans quatre jours ? Et comment s'y prendront surtout les restaurateurs et les cafetiers ? Les vitreurs ont eu du boulot ces derniers temps. L'aménagement d'espaces vitrés non fumeurs sur 30% (ou 50% selon les cas) de l'espace du local, sortes de couveuses où l'on respirera de l'oxygène pur, même s'il n'est pas sûr que la pollution des esprits et pour tout dire la pollution intellectuelle y sera éradiquée. Fumer fait-il partie des droits de l'Homme et des libertés individuelles ? Cela pourrait s'interpréter en ces termes. Si l'on vous sanctionne pour une clope allumée dans la rue, on transgressera votre liberté citoyenne. Si l'on ne vous sanctionne pas alors que vous fumez dans un espace non fumeurs, dans une librairie, une pharmacie, un supermarché, un hôpital, ce laxisme porte atteinte au droit de nos concitoyens à l'oxygène. D'une façon ou d'une autre, les choses s'arrangeront. Chez nous, on trouve toujours le moyen de s'arranger. Les restaurateurs trouveront l'astuce ; les cafetiers inventeront la combine, les non-fumeurs finiront par avoir l'impression d'être mis en quarantaine et les fumeurs fumeront encore plus et de préférence dans les espaces interdits car, nous adorons, nous autres Tunisiens braver les interdits et les péchés. L'apprentissage de la citoyenneté c'est quand même assez dur. Nos concitoyens trouvent même qu'il y a trop de lois, trop de feux rouges, trop de passages interdits et un éventail trop fourni d'amendes... On oublie qu'il y a aussi trop de cigarettes et que notre sport national N°1 consiste à pomper l'air aux autres. Tout le monde pompe l'air de tout le monde et plus amusant encore on le fait à la télé.