La Tunisie a œuvré, durant l'année 2009, à renforcer les efforts à l'échelle nationale pour la lutte contre le tabagisme dans le but de réduire le taux des fumeurs, d'au moins deux points par an, au cours des cinq années à venir. La circulaire du 3 mars 2009 du Premier ministère, ordonne l'interdiction de fumer dans les lieux publics, ainsi que dans les hôpitaux. La chambre syndicale nationale des cafetiers adhère à cette noble cause. Le tabagisme passif est défini comme l'inhalation involontaire, par un sujet non fumeur, de la fumée dégagée dans son voisinage par un ou plusieurs sujets fumeurs. L'analyse de l'air des espaces fréquentés par des fumeurs met en évidence une élévation des taux de monoxyde de carbone (CO) et de benzène, ainsi que la présence des cancérigènes de la fumée de tabac. Les multiples programmes de lutte contre le tabac en Tunisie essayeront de limiter les dégâts causés par ce fléau. 1730 agents de santé ont été formés pour apporter leur soutien au contrôle des espaces publics. Les cafés ou salons de thé ainsi que les débits de boissons de deuxième et de troisième catégories, doivent aménager des emplacements réservés aux non fumeurs. La superficie de ces emplacements est égale au moins à 50% de la superficie totale des espaces fermés affectés à l'usage collectif du local. Dans l'espoir de faire bouger les choses dans le bon sens, la Chambre syndicale nationale des cafetiers a choisi de mener sa propre guerre à domicile. Objectif fixé : réduire la prévalence du tabagisme chez les consommateurs. Permettant de réconcilier fumeurs et non fumeurs, elle a aménagé des espaces pour les deux.. Cette procédure est jugée insuffisante pour sauvegarder la santé de nos concitoyens. Elle est allée plus loin en optant pour une mesure antipollution. M. Habib Testouri Président de la Chambre nous a précisé que « Pour mettre fin et d'une manière définitive aux méfaits de l'exposition à la fumée du tabac, nous proposons l'installation de centrales de purification de l'air qui permettent, par le principe de l'attraction magnétique, d'aspirer l'air pollué, de le soumettre à un champ ionisant qui va charger électriquement les particules captées jusqu'à 0,01 micron en leur donnant une polarité. Ces particules sont ensuite canalisées par des plaques collectrices où elles sont attirées et puissamment retenues par un champ électrique de polarité inverse. L'air ainsi débarrassé de toutes ses particularités polluantes et nocives se purifie et ressort de la centrale propre et pur. De cette manière, nous éliminons et d'une façon draconienne tous les effets du tabagisme passif. Le client non fumeur ne pourra plus prétendre être lésé dans son bon droit, de ne pas inhaler les fumées du tabac et d'être la victime du tabagisme passif. » Et la chicha ? La chicha fait ravage dans nos cafés. Ses risques sur la santé sont énormes et peuvent provoquer les cancers, les bronchites chroniques, ou causer des problèmes cardiovasculaires. L''augmentation du monoxyde de carbone expiré à la fin d'une chicha équivaut à celle observée lors de la consommation de 2 paquets de cigarettes. Un millilitre de fumée de narguilé contient plus d'un million de microparticules. 30 à 50 bouffées de chicha inhalées sur une durée moyenne de 1 heure, équivalent à 2 paquets de cigarettes. C'est dire les méfaits de la chicha sur le citoyen dans les lieux publics fermés. La plupart des chefs de familles ont exprimé leur gêne causée par les fumeurs adultes et jeunes, surtout vis-à-vis de leurs enfants, qui les accompagnent généralement. Faut-il l'interdire dans ces lieux publics ? La chambre syndicale des cafetiers estime que la chicha constitue une source importante pour les cafetiers. La chicha est considérée comme un mal nécessaire car de nos jours le prix réel d'une boisson servie est de 360 millimes. Ceci ne permet pas aux cafetiers de rentrer dans leurs frais. « Nous vendons actuellement le café à des prix homologués se situant entre 280 et 530 millimes alors que ces prix devront osciller réellement entre 450 et 700 millimes », estime M.Testouri. Faut-il penser à aménager des espaces aux fumeurs des chichas voire édifier des terrasses qui pourront accueillir ces adeptes du narguilé ? Nul doute que la Chambre syndicale des cafetiers veut être un partenaire à part entière dans la lutte anti-tabac. Sa mission vise à promouvoir la coopération en matière de protection des générations actuelles et futures des impacts sanitaires et environnementaux négatifs du tabagisme tout en sauvegardant les intérêts de ses adhérents.