• 35.252 inspections, 12.522 avertissements • Conformité à la loi dans les restaurants à presque 100% , contre 40% dans les cafés de première catégorie Une campagne d'envergure a été menée récemment pour s'assurer de l'application de la réglementation anti-tabagique. En effet, les cafetiers ont été tenus de réserver un espace fumeurs et un autre non-fumeurs. Plusieurs cafés se sont conformés à la réglementation en effectuant quelques aménagements. Profitant du beau temps, nombre de cafetiers ont exploité la terrasse extérieure en tant qu'espace fumeurs alors que l'espace intérieur est réservé pour ceux qui veulent siroter leur café sans allumer une cigarette. D'autres gérants ont consenti des investissements plus colossaux en séparant par une paroi les deux espaces. Lors de cette campagne, la réglementation a été bien appliquée dans la mesure où les cafetiers ne veulent pas encourir le risque d'avoir un avertissement ou une amende. Les agents de contrôle en nombre renforcé surgissent de façon inopinée pour vérifier que les cafetiers ne font pas fi de la loi. Propositions de fermeture Les services de contrôle sanitaire relevant du ministère de la Santé publique ont mis les bouchées doubles pour atteindre les objectifs fixés à la faveur des campagnes qui n'ont pas touché uniquement les cafés, mais aussi les restaurants. Suite à 35.252 visites effectuées, les agents ont dressé 12.522 avertissements écrits. Ceux-ci invitent, bien entendu, les gérants à prendre les dispositions qui s'imposent dans les meilleurs délais en aménageant notamment les deux espaces sous peine de prendre à leur encontre des mesures dissuasives. Les agents ont, quand même, émis 173 propositions de fermeture de locaux dont les gérants ne semblent pas faire beaucoup de cas de la loi contre le tabagisme. Le nombre des contraventions a été, quant à lui, de l'ordre de 376. Mais le tableau n'est pas tout à fait noir dans la mesure où pas moins de 5.974 établissements se sont conformés à la réglementation et ont effectué les aménagements nécessaires en affichant des pancartes informatives. En fait, on a constaté, suite aux visites effectuées, que la conformité à la loi dans les restaurants est presque de 100% alors qu'elle avoisine les 40% dans les cafés de première catégorie. Un tour dans les cafés de Tunis nous montre, cependant, que certains gérants ne se conforment pas encore à la loi. Même les espaces réservés aux non-fumeurs sont pollués par une épaisse fumée. L'un des serveurs dans un café près du passage nous précise «ce café est entièrement réservé aux fumeurs. Ceux qui ne supportent pas le tabac n'ont qu'à aller dans un autre établissement». Pourtant, le gérant est tenu de prévoir deux espaces même si certains invoquent l'exiguité de l'espace intérieur qui ne peut en aucun cas être divisé en deux. En plus, il n'est pas toujours possible d'exploiter l'espace extérieur en tant que terrasse. Un autre cafetier estime qu'il «n'est pas possible d'appliquer strictement la loi car certains clients entrent dans l'espace non-fumeurs en allumant leur cigarette. On ne peut pas toujours les empêcher d'agir ainsi sinon on risque de renvoyer la majorité des clients. Cette nouvelle organisation a été coûteuse pour nous». Certains fumeurs semblent oublier que le tabac peut constituer une source nuisance pour des sujets bien portants mais aussi et surtout pour d'autres atteints de maladies chroniques. Ces derniers ont le droit de fréquenter les cafés en respirant un air pur. C'est une mentalité qui doit changer aussi bien chez les clients que chez les gérants des cafés.