Le débat à propos des récentes violences continue même si de tels événements sont imprévisibles mais attendus. D'ailleurs, le sport national des amateurs de polémiques, c'est justement les débats creux à propos du football. Il faut surtout dire que le supporter tunisien n'est pas sportif. Il admire le fair-play quand il suit un match entre deux grandes équipes européennes et vante même l'attitude d'un public qui applaudit une action averse. Quant au supporter de base, il se prend trop au sérieux et surtout il sacralise son équipe et ses couleurs d'une manière exagérée. Du coup, les fanatiques de telle ou telle équipe tombent dans la forme la moins sportive de l'extrémisme. Quand des supporters poussent l'exagération jusqu'à préférer leur équipe à leurs amis, à leur frère ou à leur existence sociale, ça devient inquiétant. Ceux qui ne font pas la part des choses deviennent dangereux même pour eux-mêmes ! D'ailleurs, il n'y a qu'à surfer sur les pages des supporters et autres groupes sur le très " contestable " Facebook, pour cerner la chose. Des propos durs, humiliants et débridés entre les différents supporters de clubs. Autre phénomène inquiétant: la notion d'ultras ! Ce sont des super-supporters prêts à tout pour les couleurs de leurs clubs. Ce sont des kamikazes bagarreurs, surexcités, ils font même peur à leurs plus fidèles camarades. Cette mauvaise élite fait beaucoup plus de mal à son équipe que du bien. On y trouve des casseurs mais aussi ceux qui " écrivent " les chants régionalistes, en faisant rimer les gros mots et en usant de toutes les formes connues et peu connues de vulgarité. Enfin, le plus inquiétant c'est de voir parmi ces ultras, côte à côte, certes des incultes ou des bandits mais aussi des intellectuels, de jeunes cadres, de gentils fils de bonne famille... Tous, au premier coup de sifflet se transforment en loups-garous, sauvages, en Mister Hide en puissance. D'où les drames...