En l'espace d'un mois ou presque le Club Africain a perdu toutes ses batailles. Après une élimination prématurée de la Ligue africaine des champions et deux échecs successifs dans la course au titre du championnat, l'équipe de Bab Jedid vient de jeter les armes en Coupe de Tunisie, ultime front de bataille pour sauver une saison qui coïncide avec son 90ème anniversaire. Entretemps, les responsables clubistes, ont pris la décision de se séparer de Pierre Lechantre. Une décision prise à la hâte, ayant eu l'effet d'un semblant de calmant pour apaiser la tension au Parc " A ", car l'entraîneur français ne doit pas assumer lui seul, ces échecs. L'ultime revers, subi dimanche à Radès, a mis à nu les carences de l'équipe, car le malaise des " Rouge et Blanc " s'est avéré beaucoup plus profond. D'abord, jadis, le CA était une référence en matière de discipline. Nous évoquons là, la période dorée avec Azzouz Lasram comme président et Nagy en tant qu'entraîneur. Les joueurs étaient très disciplinés et de véritables professionnels en période de l'amateurisme, en plus de leurs qualités athlétiques et techniques. Des joueurs de l'envergure de Attouga, Jedidi, Chaïbi, Abderrahman et Zitouni pour ne citer que ceux là, ont pleinement réussi leur carrière, car ils étaient avant tout d'une correction exemplaire sur le terrain, ajoutée à un talent légendaire. Malheureusement quand on aperçoit un capitaine d'équipe comme Wissem Ben Yahia, chercher noise à l'arbitre, pour abréger sa participation au match ou un Oussama Sellami, cherchant la provocation plutôt que de se concentrer sur le jeu, il faut bien se demander où est passée la discipline qui était pourtant le credo des dirigeants du Club Africain. Il est vrai que les temps ont changé mais en sport, les valeurs restent immuables. Des valeurs qui demeurent éternelles ; transmises par des images à l'occasion des compétitions européennes. Des images qui doivent servir de leçons, pour qu'une nouvelle mentalité voit le jour dans notre environnement sportif. Pour revenir au CA, il a intérêt désormais à oublier bien que momentanément, les titres pour faire son mea culpa, avant de repartir du bon pied, tout en comptant sur les joueurs du cru. Il faut signaler que ce club a perdu les pédales, depuis qu'il a renié ses caractéristiques. C'était un club " conservateur " qui n'avait guère besoin du mercato pour enrichir sa pépinière. Car, il a toujours misé sur son propre produit. Il est vrai que le produit était de qualité parce que les formateurs avaient aussi un autre calibre. Et puis, une chose importante : au Club Africain, toutes les composantes tiraient dans la même direction. Est-ce le cas, aujourd'hui... ?