Derby à huis clos où les supporters délégueront leur passion aux joueurs et aux entraîneurs. Ces derniers seront-ils à la hauteur. Réponse dans quelques heures Cette révolution, nous en avions tous rêvé et nous étions tous convaincus que, grâce à elle, tout deviendra plus beau et plus grand ! Ce n'est pas que nous n'en rêvons plus mais force et de constater que le rêve l'a cédé à l'inquiétude. Pas facile de se débarrasser des hors-la-loi qui ont fait la… loi plus d'un demi-siècle durant, qui continuent à sévir et qui jouent aux empêcheurs de tourner en rond. Tenez, le football, le sport et les jeunes étaient les otages d'un système qui les manipulait à sa guise et qui en avait fait une sorte de chasse gardée. Difficile donc et douloureux pour ceux à qui l'on a repris leur «joujou» de rester les bras croisés et de savourer passivement le plus beau spectacle du monde. Difficile aussi pour ce football de se donner en spectacle quand on lui impose le huis clos et qu'on fait planer sur lui un danger permanent. Mais il ne faut pas non plus se voiler la face : notre football est bien malade depuis quelques années déjà, et le spectacle qu'il nous est donné de voir chaque week-end (et même en cours de semaine depuis quelque temps) est décidément bien triste et morose. Qu'il est loin le temps où le déplacement au stade était un véritable bonheur. Aujourd'hui, le cauchemar est partout : sur les gradins censés être vides et sur le terrain où le talent est le grand absent. Qu'en sera-t-il pour ce derby renouvelé? Onze points séparent le Club Africain de l'Espérance, mais il est vrai aussi que dix-huit matches restent encore à disputer pour les deux clubs. Et que tant que l'arbitre ne sifflera pas la fin du tout dernier match, on ne peut jurer de rien… Toutefois, ce Club Africain-Espérance fait beaucoup moins rêver : pour le classement, le spectacle et le huis clos. Franchement, on ne s'attend pas à un grand match mais, comme d'habitude, à de fortes sensations car le derby est histoire, contentieux, fierté et désir renouvelé de faire mordre la poussière à l'autre. Enfin, le gazon depuis que la terre n'est plus battue. Deux grands absents : Dhaouadi et Darragi mais peu de regrets pour deux joueurs qui se sont perdus en chemin, comme d'autres avant eux. Son talent, on le monnaye sur le terrain et non ailleurs. Ah, si Zouhaïr et Oussama savaient véritablement de qui ils sont les héritiers ?! Tahar Chaïbi, Abdelmajid Ben Mrad, Mohamed Salah Jédidi, Témime, Attouga et …Tarak Dhiab. Un peu de modestie et de pudeur les gars : vous n'avez pas inventé la roue. Et encore moins le football ! A défaut de ces deux-là, donc, on se contentera des autres et l'on croisera les doigts pour que Ben Chikha et Decastel n'assombrissent pas ultérieurement le paysage par des inventions tactiques conservatrices qui réduiraient le spectacle à une vulgaire bataille de tranchées et les joueurs à des robots téléguidés. Déjà qu'ils ne crèvent pas l'écran par leur talent et leur imagination ! Après-midi télé forcé, donc, pour les férus de football. On ne tardera pas à savoir si les absents regretteront vraiment leur absence du derby…