La nouvelle star du basket tunisien ne nous vient pas de l'un des fiefs connus et reconnus de ce sport mais d'un petit patelin du gouvernorat de Jendouba. Habituellement, nous cherchons la détection des jeunes talents en basket du côté d'Ezzahra, de La Goulette, de Radès et de quelques autres succursales venus se greffer à celles traditionnels! La trouvaille Salah Mejri nous prouve que les virtuoses peuvent jaillir de là où on s'attend le moins ! En fait, le jeune homme était, à la base, un footballeur jusqu'à ce qu'il soit repéré par un inspecteur d'éducation physique Moncef Zaghdoudi. Cet inspecteur, que nous saluons au passage, fait un énorme travail dans la région et ne cesse de dénicher des perles rares à la morphologie idéale et adéquate pour la pratique de ce sport de géants. Lui-même ancien basketteur, il sert dans l'ombre et loin des projecteurs la balle au panier. Contrairement à plusieurs vantards qui se targuent de réalisations imaginaires et ne servent, dans des postes de décisions, que leurs propres intérêts! Il propose le garçon à Mohamed Toumi, entraîneur de l'ESS à l'époque. Ce dernier convainc les responsables étoilés de le prendre en charge et lui assure l'initiation requise à la balle orange. Retenu en équipe nationale des moins de 20 ans de Monem Aoun, partie participer au championnat d'Afrique, il jouait très peu. Ecarté de l'équipe nationale sénior qui remporta le championnat arabe à Nabeul, il continuait à travailler dans son club. En réalité c'est Ridha Laâbidi qui le fit connaître au grand public en lui donnant sa chance complète, la saison dernière, dans l'équipe fanion étoilée, en faisant une pièce maîtresse. Depuis le joueur fétiche de 74 kilos gagnait en puissance et en musculature ce qui lui manquait pour devenir le géant qu'il est. Il pèse, désormais 102 kilos pour 2 mètres 16. Il devient, depuis, un titulaire indiscutable dans son club et en équipe nationale contribuant largement à la qualification des nôtres à la coupe du monde et au titre de champion de l'ESS. Il marquait la finale du samedi de toute sa superbe. Joueur à caractère, il n'a pas peur de prendre les initiatives. Avec 22 points marqués dont deux des trois points, chose pas très courante pour joueur intérieur de cette taille, 6 rebonds, 6 contres et une seule perte de balle, il est sans aucun doute l'homme de la première manche. Impérial dans les airs, majestueux dans ses pises de décisions, intelligent dans sa vision du jeu et présent dans tous les compartiments, il régalait l'assistance par ses « dunks», sa présence sous le cercle intimidante pour les attaquants adverses. Encore une fois, il brillait et rendait l'étoile encore plus scintillante. Bien utilisé par son coach dans l'effectif étoilé, il prend de plus en plus d'envergure. Il peut être le joueur polyvalent par excellence puisqu'il sait tout aussi bien jouer à l'intérieur que faire profiter ses coéquipiers de sa dextérité dans le tir des 3 points. Ses déplacements ne sont pas lourds et ses jaillissements au devant des tireurs félins. Pourvu qu'il reste humble et modeste et continue à travailler sérieusement car sa marge de progression est encore grande. C'est un projet de joueur de très haut niveau s'il sait gérer sa carrière et la mener à bien sans suffisance et surtout sans prendre la grosse tête. Le prochain championnat du monde auquel participera notre sélection nous édifiera sur le comportement de ce joueur face aux très grands de ce sport. Ça sera, pour lui, un test édifiant afin d'évaluer son véritable niveau et de se situer par rapport à celui mondial.