En infligeant un sec 3 à 0 à Al Merrikh, l'Espérance aura fait un grand pas vers la phase des poules. Dans un stade de Radès à moitié plein, les " Sang et Or " ont réalisé un match ou plutôt une mi-temps (la première) que l'on attendait d'eux. Il n'aura pas fallu une demi-heure, 27 minutes plus exactement pour que le tableau lumineux affiche trois réalisations, œuvres de Michael (8'), Ben Amor (22') et Darragi (27')Il n'en fallait pas plus pour rassurer tous ceux qui affichaient des appréhensions quelques minutes du coup d'envoi. Un premier but libérateur En effet, les Soudanais sont arrivés à Tunis, précédés d'une réputation démesurée perçue à travers sur ce qui se qui lisait sur le site de l'équipe comme à travers les déclarations des joueurs, du staff technique comme de quelques responsables. Seulement il fallait plus pour déstabiliser un ensemble espérantiste qui se préparait en toute sérénité. L'Espérance s'est présentée d'entrée avec une formation à vocation offensive, un seul pivot en la personne de Korbi. En optant pour cette tactique, Faouzi Benzarti ne dérogeait pas à cette idée fixe qui consiste à exhorter ses joueurs à défendre ensemble à la perte du ballon et à attaquer en phase offensive. N'a-t-on pas vu Michael aller soutenir ses coéquipiers de la défense dans leur propre surface de réparation. C'était en seconde période de jeu. Restons en première mi-temps que les Soudanais ont abordé en jouant haut tout en prenant des risques, question de surprendre leurs vis-à-vis " sang et or ". Le premier but réalisé à la 8ème minute est venu au bon moment pour libérer totalement les joueurs espérantistes. Et la machine de tourner à plein régime, alliant bonne couverture, reconversion et créativité. Deux autres buts sont venus matérialiser la nette domination de l'Espérance. Mieux même dans la mesure où les Soudanais vont s'en sortir à bon compte à la mi-temps car pas moins de deux occasions auraient mérité un meilleur sort à l'instar de ce tir brossé de Chemmam qui frôle la transversale. Passage à vide sans dégâts Changement de décor inattendu à la reprise à un moment où tout le stade s'apprêtait à voir les " sang et or " conforter leur avance au score. A mesure que les minutes s'écoulaient, on se demandait ce qui se passait dans la tête des joueurs qui ont laissé l'entière initiative à leurs vis-à-vis d'Al Merrikh. Consignes du staff technique ? Faouzi s'y inscrira en faux quand nous lui avons posé la question mettant cette baisse de régime sur le compte de la fatigue suite à la succession des rencontres disputées par l'équipe. Nous avons dès lors découvert une équipe d'El Merrikh pratiquant un football de bonne qualité fait de triangulations, de passes courtes, de démarquages mettant une pression continue sur une Espérance qui a choisi délibérément de se replier sur elle-même. La rentrée de Roger à la 60' n'a pas donné le résultat escompté et la sortie de Ben Amor (blessé) n'a pas pour autant écarté la crainte de voir Al Merrikh marquer ce but que personne n'aurait voulu. Malgré tout, l'Espérance aurait quand même pu ajouter un, voire deux buts. Ayari d'abord, Michael ensuite, loupant deux occasions, immanquables : qu'à cela ne tienne, l'avance de trois buts a été préservée car à un moment où les jambes ne répondaient que par à coups, le cran et la détermination des joueurs constituait deux qualités qui permirent aux " Sang et Or " de garder intacte, cette avance relativement sécurisante. Pourquoi relativement ? Simple dans la mesure où, dans quinze jours, dans le chaudron d'Om Dorman, l'Espérance aura à se défendre bec et ongles pour préserver son avance ou une partie de cette avance. Faouzi Benzarti a confié que son équipe a toujours marqué en déplacement. Rassurant certes, mais il faut le faire et les joueurs sont en mesure d'y parvenir. Dans lequel cas, le déplacement de Khartoum aura constitué une simple formalité. La cerise sur le gâteau Allons donc. Ce ne sera pas une sinécure, comme ce ne sera pas aussi compliqué qu'on le croit. L'Espérance actuelle a les moyens de s'imposer partout où elle va, à partir du moment où elle peut compter sur un effectif au complet. Sans oublier que l'équipe de Bab Souika aura à disputer, auparavant deux matches en l'espace de quatre jours dans le cadre de la compétition nationale. Aussi, faudra-t-il gérer avec doigté un groupe acculé à conforter un titre acquis trois journées avant terme pour l'équipe de Bab Souika et à aller chercher dans moins de deux semaines une qualification à la phase finale de la champion's league africaine. Car comme l'a bien dit Hamdi Meddeb l'objectif de l'Espérance ne se limite pas uniquement à la compétition nationale dans la mesure où le titre africain sera la cerise sur le gâteau.