Le Club Sportif Sfaxien et encore moins l'Etoile Sportive du Sahel n'ont pas réussi le pari de détrôner Al Ahly d'Egypte. La 29ème édition du championnat d'Afrique des clubs champions a souri aux clubs égyptiens d'Ezzamalek et d'Al Ahly qui se sont retrouvés hier en finale. Une apothéose qui a mis aux prises les deux meilleures formations de cette joute continentale et qui met à nue les insuffisances de cette discipline. Le fossé qui sépare le volley-ball tunisien de celui du Nil est de plus en plus grand. Samir Sellami, le capitaine du club organisateur le confirme en dressant un bilan plutôt inquiétant: « nous avons tenu le coup en jouant d'égal à égal lors du premier et deuxième sets face à Al Ahly d'Egypte pour nous effondrer par la suite. Les Egyptiens sont forts mentalement et c'est ce qui a fait la différence. Il est tout à fait normal de perdre face à une équipe aussi forte surtout quand on perd 3 balles de point et on rate 10 services au cours d'un seul et unique set. Les Egyptiens n'ont pas besoin de cadeaux pour s'imposer et quand on multiplie les maladresses, on ne peut que leur faciliter la tâche. Je ne parlerai pas de la réception et des autres aspects techniques car ce que je viens de citer suffit pour perdre un match. Lors des moments critiques de la rencontre, on n'a pas pu faire la différence. C'est difficile de s'imposer face à une équipe composée de joueurs qui viennent de prendre part à la World League, qui ont disputé un minimum de 70 matches internationaux. En Tunisie, on se repose pendant des mois pour à la fin disputer des demi-finales en championnat avec au total seulement trois rencontres de haut niveau. Le tout en dix jours. Il faut se le dire, l'Egypte nous a dépassés. Sur le banc égyptien, ils étaient deux statisticiens, plus d'un technicien. On te dit même sur qui servir pour profiter des insuffisances de l'adversaire. Il faut se rendre à l'évidence, nous sommes loin du compte. En Tunisie, la Saydia est championne de Tunisie après avoir perdu huit matches. C'est inconcevable mais la programmation et la formule de la compétition permettent ce genre d'incohérence. Nous travaillons comme dans les années 70 avec dans les clubs un entraîneur qui s'occupe de tout faire. L'Etoile s'est inclinée devant les Algériens du Chlef qui sont 7èmes de leur championnat. Ce qui est grave dans tout cela, c'est le fait de voir que rien n'est fait pour remédier à cette situation. Tout le monde trouve son compte, les dirigeants des clubs tout comme la FTVB sans oublier les joueurs eux-mêmes. Pour conclure, pour bien faire dans un championnat d'Afrique, il faut être prêt à 100%. Nous ne l'étions guère avec les blessures de Besbes et Chekili. Je ne cherche pas à justifier quoi que ce soit mais seulement pour dire qu'un titre continental se mérite… » Les propos de Sellami ne sont guère rassurants mais ils sont réalistes. Cela devrait pousser les responsables de clubs à méditer sur beaucoup de choses. Nous nous adressons à ceux qui se préoccupent vraiment du sort du volley-ball tunisien.