Le volley-ball tunisien n'a pas retrouvé son piédestal en Afrique du Sud au cours du dernier championnat d'Afrique. A Durban, le " six " national a, certes, réussi à se qualifier pour la finale mais, comme en 2005, les Tunisiens ont buté devant une équipe égyptienne qui a pourtant, régressé. Et ses deux défaites face à la Tunisie par deux fois à Alger lors des Jeux Africains et au Kazakhstan, au cours d'un tournoi international amical, le prouvent. En tout trois défaites qui font dire à Foued Kammoun, entraîneur du Club Sportif Sfaxien que : " L'Egypte n'est plus ce qu'elle était. Il est vrai que son homme à tout faire, en l'occurrence Ahmed Salah, n'était pas présent, mais le résultat du 1er match en Afrique du Sud est révélateur en ce sens ". Qu'est ce qui aurait pu faire la différence et permettre à l'Egypte de s'imposer. L'entraîneur des " Noir et Blanc " l'explique en ces termes : " Nous n'avons rien vu de ce championnat d'Afrique et j'estime que le premier match entre les deux formations lors du 1er tour est révélateur de l'équilibre des forces en présence. La Tunisie s'est imposée trois sets à zéro, mais il faut voir que les résultats des sets sont serrés ; Je pense que ce qui a fait la différence, c'est l'organisation des Egyptiens. Je n'entends pas sur le terrain, mais plutôt le staff qui encadre cette équipe. Ils se sont dotés d'un statisticien et ils ont pris la peine d'observer leurs adversaires, ce qui leurs permet d'anticiper et c'est très important quand deux équipes se valent. Les Egyptiens ont formé des gens capables d'analyser les matches et ils sont en train de récolter ce qu'ils ont semé. En ce qui nous concerne, nous avons eu, à un certain moment un statisticien italien aux côtés d'Antonio Giacobbe, mais apparemment c'était une présence ponctuelle puisqu'on ne l'a plus revu depuis quelques temps déjà. La FTVB doit penser à former des gens capables de faire ce boulot ". Pour Foued Kammoun, l'audiovisuel, les statistiques et l'observation de l'adversaire permettent à l'équipe qui utilise ces méthodes de gagner cinq à six points par set. Ce fut indéniablement un avantage certain pour les Pharaons qui n'en demandaient pas tant. Nous avons voulu connaître la part de responsabilité d'Antonio Giacobbe dans cette défaite (si responsabilité il y a ) et Foued Kammoun l'a plutôt défendu : " Je ne peux pas juger son travail, même si je reste persuadé qu'il ne fait qu'exploiter le travail des entraîneurs tunisiens. Il a toujours eu un bon programme et il a plutôt bien tenu son rôle surtout quand la FTVB lui a donné les moyens d'effectuer plusieurs stages à l'étranger. de son côté, et travers ses relations, il a pu faire découvrir à nos joueurs le haut niveau. Il ne faut surtout pas mettre tout sur le dos de l'entraîneur ". Un constat alarmant que celui dressé par Foued Kammoun surtout quand il parle du travail effectué au sein des clubs... Le championnat d'Afrique en Afrique du Sud a vécu et avec lui s'évapore le rêve de voir notre " six " national prendre part à la coupe du monde qui se déroulera au Japon au cours du mois de novembre de cette même année. L'Echec de Durban nous amène à nous poser une question toute simple et qui est la suivante : avec le travail qui se fait au sein des clubs, nous sera t-il possible de refaire notre retard et reconquérir le titre africain d'autant plus que l'Egypte semble avoir pris une longueur d'avance sur la Tunisie ? Foued Kammoun s'attendait, pourtant, à cette situation : " du temps ou j'étais entraîneur de l'Etoile, j'avais tiré la sonnette d'alarme. Il faut savoir que seul le travail paie. De 1995 à 2003, nous avons été quatre fois champions d'Afrique et depuis les Egyptiens ont pris le relais. Ce qu'il faut faire, c'est un diagnostic global puis se remettre au travail. Ce qui m'inquiète et me désole, c'est de voir nos jeunes joueurs privés de Coupe du monde ". Comme je l'ai déjà dit, j'avais insisté pour qu'on fasse attention afin d'éviter ces deux échecs successifs face à l'Egypte en 2005 et 2007. Pur ce qui est de l'effectif, certains joueurs ont beaucoup donné et ne peuvent plus avoir le même rendement que par le passé. Malheureusement, encore un constat qui n'incite aucunement à l'optimisme, et ceci nous fait comprendre que les Ben Brik, Kaâbi, Jouini... Sont loin de valoir leurs aînés qui normalement devront partir à la retraite. Nous pensons surtout à Noureddine Hfaïedh qui a certainement disputé sa dernière CAN. Une page est tournée et il faut, dès maintenant mettre le doigt sur le mal qui ronge le volley tunisien si nous voulons le voir briller de mille feux sur le plan continental.