Il y a un peu plus de quatre mois, le 14 décembre 2006, profitant d'un nul du Club Africain (face à l'EOGK) et d'une défaite de l'Etoile à Tunis face à l'Espérance, l'USMonastir prenait la tête du classement. Pensait-elle qu'elle pouvait jouer un rôle majeur cette saison alors qu'il restait vingt journées à jouer ? Avant-hier ce rêve d'il y a quatre mois a dû refaire surface avec des arguments plus sérieux et plus réels. Seulement à ce scénario, il manque encore un , celui de l'Etoile demain pour qu'il soit idéal, car il ne faut pas oublier qu'il reste à l'USMonastir à rencontrer ses deux concurrents en plus d'un déplacement, à Béja, devenu redoutable. Cela dit et pour nous circonscrire à la journée de dimanche , disons que le Club Africain a payé le prix fort avec bien entendu Hammam-Sousse. Le prix fort en attendant demain et voir si l'Etoile va profiter au maximum du demi-échec clubiste. Quant à l'ESHS, il est à craindre que sa défaite va désormais peser lourd . Car quand on sait que les Hammamis vont devoir rencontrer et l'EOGK à la Marsa et Zarzis, en plus du Club Africain au moment où celui-ci aura le plus besoin de succès. Je ne m'étalerai pas longuement sur la victoire de l'USMonastir. Même si on la trouve trop large que prévue, elle était de toute façon programmée, ne serait-ce qu'à la différence de l'état d'esprit entre Monastiriens et leurs hôtes. Par contre, les deux rencontres qui engageaient kramistes face à l'Olympique de Béja et Hammam-Sousse à Hammam-Lif. Bref, on ne peut que regretter que le réveil de ces deux petits clubs ne se soit produit qu'aussi tard. Pourtant, ils ont tous deux, à l'évidence, les potentialités de tenir la dragée haute. Dimanche, Hammam-Sousse a cru devoir faire à lui seul le match. Il a donc pris le risque et perdu. Les banlieusards de la Goulette ont eux aussi été dans l'obligation de prendre des risques. S'ils n'ont pas été pris au piège de l'offensive à outrance, le sort, pour une fois juste, n'a pas permis qu'ils soient défaits contre le courant du jeu. Cela fait bien longtemps que l'intérêt de fin de saison ne soit pas accaparé par le haut du tableau. Le combat, à trois au bas du tableau, souvent à quatre et parfois à cinq, a disputé de belle façon la vedette à la lutte au sommet. Il a fait mieux ce dimanche. Dans un stade plein comme un œuf, sous la direction d'un arbitre de série A d'Italie, le premier et le dernier se sont mesurés à la loyale. Un nul a sanctionné leurs débats. Chacun a justifié sa motivation. Mais pour un neutre qui serait rentré au stade sans reconnaître les équipes, il lui serait impossible de désigner celui qui jouait pour le titre et qui pour la survie. Le nivellement des valeurs de nos équipes venait d'être prouvé. J'ajouterai un détail. La prestation de l'arbitre avait dimanche un atout imparable : elle était celle d'un étranger. Pourtant on est persuadé que si c'était un arbitre local, le CAB aurait réclamé un pénalty et le Club Africain aurait protesté après le refus d'un but valable. Personne n'a cependant bronché. C'est appréciable quand on pense qu'en football, l'erreur d'arbitrage doit être acceptée. Ce qui est moins acceptable c'est pourquoi cette compréhension envers l'étranger ne se manifeste point lorsqu'il s'agit d'un arbitre du cru.