Dans une réaction implicite au communiqué du ministère de la Justice démentant des suspicions de torture dans une prison de Bizerte, l'avocate et militante Saïda Garrach a publié, lundi 5 mai 2025, une réflexion de fond sur la responsabilité de l'Etat en matière de violations commises par ses agents. Selon elle, l'Etat, en tant qu'entité morale, ne peut se manifester concrètement que par le biais de ses représentants et de ses fonctionnaires, à tous les niveaux. Par conséquent, affirme-t-elle, tout acte nuisible commis par l'un de ces agents dans l'exercice de ses fonctions engage directement la responsabilité de l'Etat, non pas au titre d'un acte d'un tiers, mais en tant qu'auteur principal.
Pour Saïda Garrach, il ne revient donc pas à l'Etat de justifier ou de dissimuler les erreurs, abus ou violations perpétrées en son nom, mais de traduire en justice ceux qui abusent de leur pouvoir. « Un Etat juste est un Etat qui sanctionne, pas un Etat qui justifie », insiste-t-elle.
Ce message intervient alors que l'opinion publique est secouée par des accusations de torture visant un établissement pénitentiaire à Bizerte. Le ministère de la Justice a rapidement publié un communiqué réfutant ces allégations, assurant qu'aucune trace de violence n'avait été constatée sur le détenu concerné. Une déclaration qui, loin d'apaiser les doutes, a suscité de nombreuses réactions critiques dans les milieux juridiques et des droits humains.