L'utilisation du gaz du pétrole liquéfié (GPL) en tant que carburant pour les voitures s'est répandue de façon notable, en Tunisie, chez les particuliers mais aussi et surtout chez les exploitants de taxis, encouragés par la marge bénéficiaire substantielle que le GPL comme carburant assure pour ses utilisateurs, par rapport à l'essence. Malgré le paiement d'une taxe spéciale annuelle de près de 320 dinars, un exploitant de taxi utilisant le GPL comme carburant pour son véhicule, a estimé sa marge bénéficiaire annuelle à 2000 dinars environ, bien que le GPL affecte également les moteurs. D'après les révélations de ce même taximan, basées sur une longue expérience dans le domaine, la charge d'une bouteille de gaz domestique ordinaire, vendue au prix de 7 dinars 500, permettrait de rouler plus de 220 kilomètres, alors qu'il faut une charge d'essence de 20 dinars (15 litres) pour faire la même distance. La tentation est grande. Aussi, outre les exploitants de taxis, beaucoup de particuliers possesseurs de voitures puissantes, plus spécialement, optent pour le GPL, disponible, actuellement, dans cinq stations d'approvisionnement en GPL, dans le Grand Tunis. Conformité aux normes En effet, les voitures reconverties au GPL, doivent être équipées de citernes spéciales et s'approvisionner auprès de ces stations agréées qui opèrent le chargement avec les équipements appropriés. Par mesure de sécurité, la réglementation a imposé des citernes conformes aux normes et devant porter obligatoirement le cachet de conformité, de sorte que les utilisateurs de GPL soient tenus de se doter de citernes conformes, sous peine de confiscations et d'amendes. La citerne conforme coûte 1500 dinars. Or, certains exploitants de taxis dont notre interlocuteur se sont dit pris au dépourvu, car l'âge de leurs voitures approche de la limite, soit dix ans, et jugent la dépense relative au remplacement de leurs anciennes citernes, dans de telles conditions, comme ‘'un manque à gagner''. Notre interlocuteur dit que sa voiture lui reste 9 mois « à vivre » commercialement et qu'il aspire ainsi que ses collègues dans la même situation, à ‘'un peu de souplesse'', en attendant de renouveler leurs véhicules et d'appliquer la réglementation. Beaucoup se rappellent que l'utilisation du GPL comme carburant de voitures a servi de thème à quelques unes des premières actions de sensibilisation de l'Agence nationale de maîtrise de l'énergie, dans le sens de l'encouragement de cette utilisation. Mais, depuis, la question a été un peu oubliée. Il serait utile de remettre cette question de nouveau sur le tapis, après les grands changements survenus à tous les plans aux approches des problèmes de l'énergie, en Tunisie et dans le monde, et ce afin d'apprécier son opportunité actuelle, face à la faveur dont bénéficie l'utilisation du gaz naturel, comme carburant.