Ancien journaliste de la presse écrite et un des membres fondateurs du parti italien, « Alliance Nationale », M. Andrea Ronchi qui est ministre des Politiques communautaires dans le Gouvernement de Silvio Berlusconi, depuis mai 2008, vient d'effectuer une brêve visite de travail à Tunis. Nous l'avons rencontré à l'Institut Culturel Italien où il a été chaleureusement reçu par le directeur Luigi Merolla qui était entouré de son équipe. • Le Temps : Quel est l'objet de votre visite en Tunisie ? - Andrea Ronchi : Tout d'abord, ma visite s'inscrit dans le cadre des excellents rapports qu'entretient l'Italie avec la Tunisie… Comme vous le savez, les relations tuniso-italiennes ont été toujours basées sur le dialogue constructif aussi bien au niveau bilatéral qu'en ce qui concerne l'édification d'une Communauté euro-méditerranéenne, solidaire et homogène. Nous avons par ailleurs, pu évoquer lors de notre rencontre avec les dirigeants politiques tunisiens, les grands projets en cours, notamment dans le secteur énergétique et particulièrement, dans le domaine de l'énergie solaire. La question de l'immigration a été soulevée également et quand j'évoque ce problème, je pense surtout au fait que l'Italie a été laissée souvent seule pour combattre l'immigration clandestine et faire face à une véritable urgence malgré nos appels à l'aide, réitérés à l'Union Européenne. • L'Europe a pris des mesures d'austérité suite à une politique de rigueur budgétaire pour faire face à la crise financière mondiale. Quelles en seraient, selon vous, les répercussions sur la coopération culturelle entre l'Europe et le Maghreb en général et l'Europe et la Tunisie en particulier ? - Quand il y a crise, cela impose une politique très rigoureuse et transparente au niveau des budgets. Notre Gouvernement a été clairvoyant en ce sens, car l'Italie a su mieux résister à ce fléau que les autres pays européens. Quant à la politique dans le domaine de l'échange culturel qui nous lie à la région du Maghreb et aux pays du pourtour méditerranéen d'une manière générale, elle demeure au dessus de tout soupçon. Je tiens à préciser aussi que ma présence à Tunis a été l'occasion de réaffirmer la volonté commune de renforcer les relations entre le Maghreb et l'Europe. • La Tunisie sollicite au même titre que le Maroc, le statut d'associé avancé avec l'Union Européenne…Où on est-on actuellement ? - Nous avons soutenu la Tunisie dans sa quête et nous sommes très confiant quant à l'avenir pour atteindre cet objectif. Pour l'Italie, la Tunisie représente un partenaire stratégique, et vu les réussites qu'elle a réalisées dans plusieurs domaines, cela va lui permettre d'accéder au rang de partenaire privilégié de l'Union Européenne…D'ailleurs, cette question a fait l'objet de l'entretien que j'ai eu avec les responsables tunisiens et au cours duquel nous avons réfléchi ensemble sur les moyens d'impulser et de promouvoir ce partenariat. • Comment voyez-vous l'évolution de l'Union Européenne d'ici quelques temps. Quels seront les projets fondateurs pour l'avenir de cette union ? - L'Europe est un projet en construction qui peut et qui doit être constamment amélioré avec la contribution de tout le monde, car c'est un parcours en perpétuelle évolution. Je dirai même que c'est plus que des projets, car je considère qu'il est nécessaire de mettre une politique de lutte contre la pauvreté. Il n'est plus secret pour personne que la crise mondiale a généré d'énormes problèmes relatifs notamment au chômage dont souffrent les gens. A mon avis, il est urgent d'appliquer une politique de solidarité et intervenir sur les questions de la vie quotidienne, à savoir, l'emploi, la pauvreté, l'intégration et la sécurité du citoyen. Propos recueillis par Sayda BEN ZINEB