Le bel espace « Com'Art » des Assurances COMAR a abrité le 17 mai en fin d'après-midi des retrouvailles avec les lauréats du dernier COMAR d'Or en présence d'un public plutôt assez nombreux venu se faire dédicacer les romans primés. L'assistance comprenait, outre les membres du jury, quelques libraires et éditeurs, des journalistes ainsi que certains noms de la littérature tunisienne et des universitaires. Il était clair que l'esprit ayant présidé à ce retour sur les prix 2010 refusait l'idée qu'une fois primés, les lauréats seraient en quelque sorte quittes avec la Compagnie et passeraient sous silence. D'avoir organisé cette rencontre, les Assurances COMAR affirment leur intention de vouloir entretenir des rapports durables avec les hommes de la plume, mais aussi d'ouvrir avec eux une série de débats sur la qualité du roman tunisien de façon générale, le rapport romancier/éditeur, la situation de la distribution et de la diffusion du livre dans notre pays, ainsi que le rôle incontestable du libraire. Et puisqu'on y était, justement, notre ami et confrère Sofiane Ben Farhat du journal La Presse ne rate plus décidément une occasion sans évoquer son expérience personnelle l'ayant amené à privilégier la publication à compte d'auteur, soutenant que, dans la plupart des cas, les rapports entre l'écrivain et l'éditeur, sans être tendus, manquent de transparence, ce qui lèse lourdement les intérêts de l'écrivain. Il faudrait certainement admettre la nécessité d'organiser le moment venu un véritable débat (une sorte de « Cartes sur table ») entre éditeurs hommes de plume. Ni le métier d'éditeur ne devrait disparaître, ni, surtout pas, celui des romanciers qui, parce que déçus et lésés, ne devraient ranger une fois pour toutes leurs plumes dans le tiroir. Pour le bien – et la pérennité – du roman tunisien, il serait indispensable que cette relation éditeur/romancier soit clarifiée. Toujours dans ce contexte littéraire, la cérémonie a été égayée par la présence de M. Abdessatar Amamou, passé maître dans l'art du conte oral, qui a bercé l'assistance par un conte sorti tout droit des quartiers populaires de la vieille Médina de Tunis, dans un style où est nettement perceptible l'art du Fdaoui… des temps modernes. Les lauréats (et leurs œuvres) présents lors de cette rencontre étaient : Fawzi Mellah (« Le transfert des cendres »), Azza Filali (« L'heure du cru »), Sofiane Ben Farhat (« Le regard du loup »), Hassin Nasr (« Etres ailés »), Noureddine Alaoui (« Petits détails ») et Mohamed Bouamoud (« Les années de la honte »).