• Dans cette longue tradition du savoir élevé au rang de culte, la Comar s'érige aujourd'hui en mécène des arts en inaugurant un nouvel espace, le Com'Art L'inauguration officielle du nouvel espace d'art de la Comar, baptisé Com'Art, sis au siège social de la compagnie d'assurances, s'est déroulée mardi dernier dans une ambiance fort sympathique, empreinte de cordialité et de camaraderie. Cette rencontre s'est articulée en trois mouvements : la réunion proprement dite qui a regroupé les lauréats dans les deux langues de l'édition de 2010 et les nombreux fidèles du Comar, le chroniqueur patenté des mercredis littéraires, Abdessattar Amamou, et enfin le vernissage de l'exposition de l'artiste, Brahim Bettaïeb, la première à inaugurer cet espace avenant et agréable. Rachid Ben Jemiaâ, le maître des lieux, également directeur général de la Comar, avait un mot gentil pour tous les invités, visiblement intéressés par le parcours de ces écrivains qui jouissent aujourd'hui d'une notoriété bien méritée. Au dire de Mounira Chapoutot, universitaire émérite et historienne de renom, membre influent du jury du roman français, nous a fait part de l'embarras du jury quant au choix des œuvres primées. «Le niveau des romans en compétition a été grosso modo remarquable cette année. Du bon cru qui augure de lendemains qui chantent», devait-elle nous préciser. Mohamed Bouamoud, Sofiane Ben Farhat, Noureddine Aloui, Hassen Nasr, Anouar Attia, Ahmed Selmi, Azza Filali, très discrète, et Faouzi Mellah, venu en coup de vent de Genève qu'il doit rejoindre le lendemain, étaient comme poissons dans l'eau au milieu de toute cette foule en admiration de leur talent. Sur un autre plan, Abdessattar Amamou, à la voix suave et au débit lent et exquis, a entretenu les invités du Com'Art de l'ouvrage de Hassen Nasr, un des lauréats de la 14e édition du Comar du roman arabe, «Kainat mujannaha» (des créatures ailées). Dans un style coloré et imagé, orné de métaphores, le chroniqueur qui a pris l'habitude d'animer les mercredis du salon littéraire du Théâtre municipal, a réussi a retenir l'attention de son public et même à l'intéresser par ses propos savoureux et des situations pleins de sel et de piquant. Le troisième volet de cette rencontre était pictural. L'exposition de peinture deBrahim Bettaïeb, la première à occuper les cimaises de cet espace, en a eu l'étrenne. Vingt-sept peintures à l'huile au total ont plongé les visiteurs dans un ravissement dont l'artiste était, il faut croire, coutumier. Dans une symphonie en bleu où toutes les nuances fondamentales du spectre des tons, du pervenche au prusse, du turquoise à l'outremer, du smalt au lavande, nos yeux se sont retrouvé noyés dans les flots d'un océan aux couleurs d'un ciel d'azur sans nuages, qu'il est bon d'errer dans l'affleurement bleuâtre des allées ombragées d'un Sidi Bou Saïd à l'heure du coucher du soleil, ou de s'enfoncer dans le labyrinthe des ruelles emmêlées et tortueuses des souks de la médina de Tunis quand le soleil est à son zénith. Dans cette ivresse, joyeuse des sens, on avait la forte impression d'être soulevé par l'émotion esthétique du beau dont les règles sont éternelles, immuables.