Mariés depuis 25 ans, ils sont parents de deux enfants une fille et un garçon. Ce dernier a succombé à la suite d'un accident de la circulation. Il a été heurté par une rame de métro. Ce drame changea la vie des deux époux qui étaient au comble du bonheur. En effet, depuis la perte cruelle de son fils, l'attitude du père a totalement changé. Il devint agressif au point de battre sa femme et sa fille. Ne pouvant plus supporter les sautes d'humeur de son mari, l'épouse a déposé plusieurs plaintes contre lui qui ont abouti à un divorce à l'amiable avec obligation du mari de payer à sa femme une pension alimentaire tout en continuant à habiter sous le même toit car le mari en est le propriétaire du domicile conjugal. Tous les soirs il rentre chez lui dans un état d'ébriété manifeste, il couvre sa femme et sa fille d'insultes avant de regagner sa chambre à coucher . Le soir des faits au cours d'une soirée hivernale de l'année 2009, il est rentré chez lui comme d'habitude. Arrivé devant l'entrée principale de la maison, il a trouvée la porte fermée. Il escalada la clôture et se dirigea vers la porte intérieure de la maison qu'il trouva fermée également. Fou de rage, car empêché de rentrer chez lui, il força la serrure et pénétra à l'intérieur. Au moment d'appeler sa femme pour une explication, il se rendit compte qu'il y avait un intrus. Ce dernier évitant toute mauvaise interprétation a quitté les lieux à la hâte. Dans un état d'énervement sans limites, il attrapa sa femme par les cheveux et commença à la traîner ; etant armé d'un couteau, il lui assena plusieurs coups. Les cris de sa fille ont ameuté les voisins qui vinrent au secours de la pauvre dame. Ils parvinrent à clamer l'époux et transportèrent la victime à l'hôpital. Placée sous soins intensifs elle a été sauvée de justesse par l'équipe médicale. Quant à l'époux, il a été arrêté le soir même puisque les voisins ont alerté de suite les auxiliaires de la justice qui se dépêchèrent sur les lieux. Lors de l'enquête préliminaire, ils prirent la déposition de la fille ainsi que les voisins. Ils se déplacèrent à l'hôpital pour recueillir la déposition de la victime qui demanda à poursuivre son époux. Ce dernier a été traduit en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de première instance inculpé de tentative de meurtre avec préméditation. Il a déclaré à la barre que le soir des faits il a été humilié et insulté par sa femme qui l'a d'abord empêché d'accéder à son domicile en fermant toutes les issues. En outre elle ne put expliquer la présence de cet intrus qu'il trouva chez lui à une heure tardive. Ce qui l'a mis hors de lui. Au paroxysme de la colère, l'alcool aidant, il a asséné des coups de couteau à son épouse mais sans intention de sa part de la tuer, a-t-il affirmé. Son avocat a plaidé les circonstances atténuantes de l'accusé qui passait au moment des faits par une très mauvaise période, surtout suite à la perte cruelle de son fils. Son épouse ne l'a pas aidé à surmonter les moments durs, ce qui a eu pour conséquence, une déviation totale en se réfugiant dans l'alcool. L'obligation de payer une pension alimentaire à sa femme était pour lui la pire des sentences car, sans travail, il était menacé d'être incarcéré à défaut de pouvoir faire face à cette obligation. Tous ces facteurs ont nourri en lui un sentiment de haine. Par ailleurs et selon les affirmations de l'accusé, l'épouse aurait exercé des pressions sur son époux afin qu'il lui lègue la moitié de la maison, condition sine qua none pour qu'elle retire sa plainte. Ce qui affecte la bonne foi de l'épouse, a fait remarqué l'avocat qui demanda pour toutes ces raisons la requalification de l'infraction. Les faits constituent en fait des violences graves, sur la base de l'article 208 du code pénal. Après les délibérations, l'époux a été condamné à une peine de six ans de prison ferme.