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«Impliquer davantage le mécénat et le sponsoring dans le financement de nos festivals»
Lassaâd Ben Abdallah, Directeur du Festival international de Hammamet, dresse le bilan de la 46ème édition au Temps
Publié dans Le Temps le 29 - 08 - 2010

Le festival international d'Hammamet ne cesse de s'affirmer d'une session à l'autre, d'un spectacle à son suivant comme preuve et illustration des préoccupations d'une culture moderne, culture fonctionnant pour elle-même, par elle-même, aux allures et à l'ambition et à l'animation qui fait face au futur. Du 13 juillet au 21 août, Hammamet a vibré au rythme de la culture.
Théâtre, Musique et danse ont été au menu. Dans l'interview qui suit, M. Lassaad Ben Abdallah , directeur du festival en dresse le bilan de cette 46ème session et lève un coin de voile sur la rentabilité de nos festivals et leur financement
Le Temps :Quel bilan faites-vous de cette 46ème édition du Festival de Hammamet ?
-C'est un bilan positif tant au niveau de la programmation, organisation et image. Le public était content de la qualité et de la diversité des artistes puisque le Festival de Hammamet est réputé pour être à l'image de la ville et de sa population, ancrée dans sa tradition. Le public a eu droit à un programme varié et accessible à tous, de quoi le rendre vraiment fier de son festival. Certes, il y a des volets à revoir pour mieux progresser dans le futur. Le programme de cette session a permis aux festivaliers et à différentes tranches d'âge de découvrir plusieurs artistes. Nous restons néanmoins tributaires du marché international. C'est un paramètre intransigeant. Que les institutions, les artistes, le public et les partenaires soient remerciés de nous avoir fait confiance.
*Quels ont été les points forts de ce festival ?
-Cette 46ème édition se décline en trois sections : théâtre, world music et nuits ramadanesques. Les spectacles étaient ouverts à toutes les générations. Avec des textes adaptés ou très librement inspirés de grands écrivains, les hommes de théâtre ont réussi à nous présenter des pièces qui répondent aux questions que pose le devenir de nos sociétés. Chansons orientales, chansons maghrébines, métissages côté jazz ou folk, culture urbaine ( hip hop, rap, slam), le festival se veut aussi le carrefour des musiques, croisement des cultures, dans l'espace et dans le temps. Nous avons réussi à réunir des artistes tunisiens qui vivent entre la Tunisie et l'Europe. Hammamet est resté ainsi fidèle à sa tradition de chasseur de tête. Nous avons attirés de grosses pointures comme : Garou, Milow, Candy, Oumayma El Khalil, IAM, Anouar Brahem….Durant Ramadan, nous avons alterné les spectacles qui puisent dans notre fonds culturel et musical sacrés, des spectacles de la tradition européenne qui nous sont proches comme le flamenco.
*Pour le volet musical, comment expliquez –vous la désaffection du public lors des concerts donnés par les chanteurs tunisiens?
-Ce n'est pas propre à Hammamet. Chaque festival apporte son lot de surprises et de grands moments. Une édition est toujours inspirée d'expériences passées. Ce que l'on ne peut pas prévoir, c'est l'envie du public. Je pense que c'est une crise de confiance dans la musique tunisienne. Il y avait certes des moments très importants tels que le spectacle d'Anouar Brahem, de Amina Fakhet, Leila Hjaiej Slah Mosbah ou de Sonia Mbarek. Cette crise date depuis quelque temps. Il faudrait en chercher les causes. Je ne suis pas un spécialiste en la matière. Il faudrait peut-être étudier la sociologie du public et voir de près les raisons de cette désaffection des mélomanes. La problématique mérite une réflexion profonde. Le festival programme des spectacles tunisiens mais il n'est pas responsable de la venue ou non du public. Je pense qu'il est temps d'ouvrir le débat avec une autre vision et d'autres outils et paramètres. Il semble aussi que nous devrons nous adapter au concept véhiculé par nos jeunes qui vont vers d'autres formes de musique. Amel Mathlouthi en a donné l'exemple. Nous avons besoin d'autres styles musicaux. Il faudrait se ressourcer et s'ouvrir sur les autres cultures et les nouvelles tendances musicales.
*Mais comment se présente la sélection des artistes présents lors du festival ?
-Tout le monde est impliqué dans le choix des spectacles du festival. J'essaie toujours de discuter, de dialoguer et d'écouter les connaisseurs, les médias, les managers. Je reste attentif aux propositions de mon entourage.
*Est-ce que la capacité du théâtre de Hammamet constitue un frein à sa rentabilité ?
-Je ne le pense pas. Il y a des théâtres de 100 places, 1000 places et plus que 10.000 places. Chaque théâtre a sa spécificité. Hammamet reste Hammamet. 1200 places est largement suffisant. Parfois nous avons des demandes exceptionnelles. Hammamet a son public. Nous devrons travailler plus pour le fidéliser. Je pense que beaucoup plus qu'une rentabilité, c'est un équilibre financier à trouver. Nos festivals doivent-ils générer des bénéfices ? Doivent-ils être rentables ? Je pense que les festivals participent essentiellement à la promotion et à la diffusion de la culture. Ils n'ont pas de vocation commerciale. Le billet acheté par le spectateur est souvent subventionné. Nous voulons impliquer le public dans la fête
Mais pour revenir à l'équilibre financier, le festival d'Hammamet ne pourra être financé uniquement par les subventions du service public et les recettes du spectacle, il faudrait impliquer plus les opérateurs privés et autres. Or, nous constatons que le sponsoring demeure aléatoire. Le service public ne peut pas soutenir à lui seul le développement culturel dont le financement doit être partagé avec d'autres opérateurs, mécènes ou sponsors . La réussite financière d'un festival n'est pas liée aux recettes de son guichet. On attend aujourd'hui plus d'effort de la part des entreprises qui pourront contribuer à soutenir nos festivals. Le mécénat n'est pas un coup de publicité mais un encouragement véritable et profond à la culture. Le financement de la culture et le sponsoring sont des problématiques qui méritent une grande réflexion si nous voulons faire avancer nos festivals.
*Est-ce que ce partenariat avec Nesma TV a été bénéfique pour votre festival ?
-Ce partenariat a été une réussite et outre les différents axes de collaboration, il a été symbolisé par Nessmet El Hammamet, une émission quotidienne de 26 minutes totalement consacrée au 46ème édition du Festival International de Hammamet mais aussi à la découverte de la ville : son architecture, son âme, ses personnages, ses nuits et son ambiance festive.
*Le mot de la fin ?
-J'aimerai rappeler que l'existence de festivals est très importante. Ce sont là des occasions uniques pour que les membres de la communauté se rencontrent pour célébrer la fête. Faut-il les restructurer avec de nouveaux concepts, de nouvelles idées pour sortir des sentiers battus : Nos festivals ont constamment besoin de mouvements et de multiplier les expériences pour ne pas s'enliser : Les arts de la scène sont dans la création et dans le renouvellement perpétuel.
Propos recueillis par Kamel Bouaouina


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