Malgré les nombreuses améliorations qu'il a connues depuis sa mise en place en 1976, le système de l'orientation universitaire en Tunisie présente encore des points faibles exigeant d'autres réajustements, à en juger par les travaux d'une réunion d'information organisée, hier à Tunis, par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à l'intention des conseillers à l'information et à l'orientation scolaire et universitaire. La rencontre est tenue dans le cadre de la coordination en matière d'orientation universitaire entre le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le ministère de l'éducation et de la formation, car le corps des conseillers à l'information et à l'orientation scolaire et universitaire relève du ministère de l'éducation et de la formation et constitue un trait d'union essentiel entre les deux départements. La réunion intervient alors que près de 140 mille élèves des classes terminales du pays passent depuis le 9 juin l'examen du baccalauréat. L'orientation universitaire concerne plus particulièrement les admis au baccalauréat et leur permet d'accéder à l'une des nombreuses filières de l'enseignement supérieur qui leur sont proposées dans le guide de l'orientation universitaire de l'année en cours. Ce guide de 2010 leur sera distribué incessamment, tandis que les traditionnelles journées de l'orientation universitaire et du Salon de l'étudiant, dédiées aux nouveaux bacheliers, se tiendront vers la mi-juillet 2010. Défectuosités L'orientation universitaire est très importante dans la scolarité des élèves, car la réussite dans les études supérieures dépend étroitement du bon choix de la filière par le nouveau bachelier. D'après les communications faites au cours de la rencontre et les débats qui les ont suivis, la faiblesse du système tunisien de l'orientation universitaire est illustrée par le taux élevé de l'échec dans les premières années de l'enseignement supérieur, ou premier cycle, par rapport au deuxième et troisième cycles. Une des communications intitulée ‘'acquis et défis du système de l'orientation universitaire'' a été faite par M. Mohamed Majati, directeur des affaires estudiantines au ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Cependant, l'une des grandes contradictions du système de l'orientation universitaire en Tunisie est qu'il désavantage aussi bien les bacheliers brillants que les bacheliers, admis grâce au rachat. Le système de l'orientation universitaire trouve de grandes difficultés à orienter et à ‘'caser'' les bacheliers rachetés, car l'orientation se déroule en quatre tours éliminatoires selon le score obtenu par chaque bachelier, calculé essentiellement sur la base de sa moyenne au baccalauréat et en fonction de la capacité d'accueil des filières proposées. Cette capacité est fixée par l'administration principalement en fonction des besoins en ressources et compétences humaines du pays et de l'économie. Or, le principe qui guide l'orientation universitaire en Tunisie est que chaque bachelier a droit à une place à l'Université. Aussi, les rachetés sont les derniers orientés, et leur tour arrive lorsque tout est quasiment pris. Les bacheliers brillants sont orientés généralement vers les filières de préparation aux études d'ingénieur, mais une bonne partie d'entre eux (35%) échoue aux concours d'entrée aux Ecoles d'ingénieurs et ils doivent alors refaire le cycle. Importance de l'information Un concours de réorientation universitaire auquel est réservé 15% des places offertes dans les différents établissements de l'enseignement supérieur, est organisé, annuellement, pour les nouveaux étudiants de première année universitaire, désireux d'être orientés vers d'autres filières après avoir testé la mesure réelle de leurs capacités. Aussi, M. Mohamed Majati a appelé les nouveaux bacheliers à choisir suivant leurs capacités scientifiques réelles et à avoir également dans l'esprit les débouchés et les opportunités d'emploi que les filières de l'enseignement supérieur offrent. A cet égard, le gouvernement œuvre, à travers les réformes successives du secteur, à renforcer l'employabilité des différentes filières proposées. Ces réformes tendant à promouvoir l'employabilité mais ne peuvent plus garantir l'emploi. Aussi, l'accent a été mis sur l'importance d'intensifier les actions d'information à destination des bacheliers et des parents en ce qui concerne le système de l'orientation universitaire et les précautions à prendre pour faire le bon choix. Un participant nous a dit que la mauvaise interférence des parents peut aboutir à un mauvais choix. Il y a des parents qui ne se mettent pas d'accord entre eux sur le choix et gâchent ainsi les chances de leur enfant, en le perturbant. Les Universités ont été aussi appelées à actualiser constamment le contenu de leurs sites WEB et à les alimenter régulièrement d'informations à jour sur les filières qu'and proposent et les performances qu'ant réalisent. Les participants ont, aussi, recommandé de veiller au respect des étudiants, en les informer sans réserves sur tout ce qui touche la scolarité et la vie universitaire en général.